Processus de paix - La violence à son paroxysme dans les territoires Une lourde tâche attend Clinton à Gaza (photo)

Jamais depuis des mois la violence n’a atteint l’ampleur constatée hier dans les territoires occupés où, à quatre jours de l’arrivée du président Bill Clinton, émeutiers palestiniens et soldats israéliens se sont affrontés, comme d’habitude, à armes inégales. Aux jets des lance-pierres, les forces de l’État hébreu ont riposté avec des balles d’acier caoutchoutées et même dans certains cas à munitions vives, causant la mort d’un jeune homme et en blessant 120 autres. Tirant argument de cet embrasement sanglant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affiché de nouveau son refus d’appliquer les retraits militaires en Cisjordanie prévus par l’accord de Wye Plantation, conclu fin octobre sous l’égide du président Clinton. Le chef de l’Autorité Yasser Arafat a réaffirmé de son côté sa volonté d’édifier un État indépendant et a réclamé la libération des prisonniers palestiniens détenus par Israël. L’émissaire américain Dennis Ross, qui a poursuivi hier sa navette entre MM. Netanyahu et Arafat pour tenter de détendre le climat et déminer le terrain devant M. Clinton, s’est donc heurté de nouveau au mur de l’intransigeance israélienne. Cette tâche incombera désormais au président US. En fin de soirée, la télévision israélienne annonçait que Benjamin Netanyahu avait adressé un message au président américain dans lequel il l’assurait de «tout mon appui» pour faire aboutir les accords de Wye Plantation. Dimanche donc, M. Netanyahu devrait être confronté à ses promesses. À Damas, la presse officielle a mis en doute hier l’utilité de la visite du président US dans les territoires occupés précisant par ailleurs que les Israéliens chercheront toujours à échapper à leurs engagements.