Rencontre-Débat avec Fouad Boutros à l'USEK

C’est un souffle de jeunesse que Fouad Boutros est allé chercher à l’Usek, et c’est un souffle d’espoir que les étudiants de cette université ont trouvé chez celui qui a su préserver à la diplomatie libanaise ses lettres de noblesse et à la députation ses valeurs nobles. Fouad Boutros, à l’université des moines libanais, ne pouvait pas échapper à la question de savoir si la souveraineté et la liberté du Liban sont en danger et, vu l’actualité politique du moment, il n’a pas échappé non plus à la traditionnelle question sur la valeur du nouveau Cabinet. «D’une manière générale et suivant une optique réaliste, il était difficile de faire vraiment mieux. Il faut laisser au gouvernement un minimum de temps pour juger de son programme et de sa mise en application», a estimé M. Fouad Boutros, avant de poursuivre : «Dans mon esprit le réalisme et l’espoir tantôt se conjuguent, tantôt se combattent, mon vœu est que la réalité s’ajuste sur l’espoir». Commençant par établir une comparaison entre la jeunesse qu’il a vécue et les jeunes qu’il rencontre aujourd’hui, M. Boutros a commencé par expliquer à ses bouillonnants interlocuteurs qu’«ils ont plus de défis que lui à relever» et qu’ils «ils n’ont pas à compter vraiment sur l’État qui n’a pas souvent les réponses aux interrogations qu’ils se posent». M. Boutros, qui s’est déclaré confiant dans l’actuel mandat qui a donné des signes prometteurs à travers la formation du premier Cabinet, a préféré donner une réponse mesurée à la question enthousiaste qui lui a été posée sur l’avenir de la souveraineté libanaise : «Je répondrai autant que les circonstances me le permettent et que l’intérêt général l’exige : le pays sera la résultante de votre aspiration. Beaucoup de dangers menacent la souveraineté et la liberté du Liban. Seule l’unanimité des Libanais, surtout des jeunes, est capable d’asseoir les fondements vrais d’un pays libre». Deux titres ont été développés enfin par l’ancien ministre à l’adresse de ses jeunes interlocuteurs : la multiplicité des universités au Liban et le devenir de la démocratie.