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Actualités - CHRONOLOGIE

Gouvernement - Hoss a reçu l'appui de 95 députés Le Premier ministre désigné prône l'austérité

D’entrée de jeu, M. Sélim Hoss – qui a été chargé hier par le président Émile Lahoud de former le premier gouvernement du nouveau régime – a annoncé la couleur : il a prôné un programme de gouvernement s’inscrivant dans la lignée du discours d’investiture du chef de l’État, à savoir l’application d’une politique d’austérité, le règlement du problème du déficit budgétaire, et la redéfinition des priorités du vaste programme de reconstruction mis en place par les précédents Cabinets Hariri. Le Premier ministre désigné a toutefois tenu à souligner que le nouveau gouvernement respectera les engagements déjà pris par l’État libanais, en ce sens que les projets mis en chantier continueront à être exécutés. C’est hier en fin de matinée que le président Lahoud a achevé ses consultations parlementaires en recevant quatorze députés qui ont annoncé, tous, avoir nommé M. Hoss pour accéder à la présidence du Conseil. Au total, 95 députés ont, en définitive, accordé leur appui à M. Hoss, comme l’a indiqué le chef du Législatif Nabih Berry à sa sortie du palais de Baabda. Selon une source officielle, 25 députés ne se sont pas prononcés, dont les 12 membres du groupe parlementaire de M. Hariri et les 11 membres du groupe de M. Walid Joumblatt. Cinq députés n’ont pas participé aux consultations, et trois s’en sont remis au président Lahoud pour le choix du Premier ministre. Le chef de l’État a repris vers 9 heures ses consultations par un court entretien avec le député du Kesrouan, M. Rochaid el-Khazen, qui a été suivi, successivement de M. Pierre Daccache, Mme Nohad Souaïd, et MM. Émile Naoufal, Ahmed Hbous, Habib Hakim, Nadim Salem, et les membres du Bloc du développement et du changement, regroupant les députés du Liban-Nord, MM. Ahmed Karamé, Maurice Fadel, Ahmed Fatfat, Nicolas Ghosn, Gebrane Tok et Riad Sarraf. «Un nouveau Liban» À l’issue de ces rencontres, le président Lahoud a reçu M. Berry à qui il a exposé le bilan des concertations parlementaires. À sa sortie du palais de Baabda, le chef du Législatif a souligné que 95 parlementaires ont accordé leur soutien à M. Hoss. «Un nouveau Liban est sur le point de naître», a affirmé le président de la Chambre à l’issue de son entrevue avec le président Lahoud. «Lorsque nous soulignons qu’un nouveau Liban va naître, nous voulons parler du Liban des institutions, du Liban de la transparence et de la droiture. Je pense que le président de la République, le chef du gouvernement et le futur gouvernement jouissent de ces qualités», a conclu M. Berry. Peu après 11 heures, le président Lahoud a accordé audience à M. Hoss qu’il a chargé de former le nouveau gouvernement. L’entretien a duré un peu plus d’une heure. Dans l’après-midi, le Premier ministre désigné a effectué les visites traditionnelles aux précédents chefs du gouvernement, MM. Rafic Hariri, Saëb Salam, Rachid Solh, Chafic Wazzan, Omar Karamé et Amine el-Hafez. À l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre désigné, M. Karamé devait souligner que le discours d’investiture du président Lahoud et la conférence donnée le week-end dernier par M. Hoss à l’université de Louaizé sont «complémentaires». «C’est l’ère du changement, et ce changement se manifestera à tous les niveaux», a affirmé M. Karamé, qui a, d’autre part réclamé que soient remis en cause «les projets qui ont été adjugés et exécutés pour soudoyer certains politiciens». Le déficit budgétaire Pour en revenir à la déclaration de M. Sélim Hoss, le chef du gouvernement désigné a d’emblée affirmé qu’il s’inspirera des «orientations définies par le président Lahoud dans son discours d’investiture». M. Hoss n’y est pas allé par quatre chemins pour annoncer qu’il compte avant tout s’attaquer au déficit budgétaire, et redéfinir les priorités de l’État sur le plan du développement. «Le déficit budgétaire est source de nombreux maux de l’économie», a-t-il déclaré, en notant que «la hausse des taux d’intérêt servis sur la monnaie nationale a transformé l’État en concurrent du secteur privé et a paralysé les secteurs productifs en encourageant le public à souscrire aux bons du Trésor». Selon lui, l’épargne doit financer les secteurs productifs de l’économie au lieu d’être placée dans les bons du Trésor. M. Hoss a ensuite déploré la mise en chantier de nombreux projets de construction en l’absence d’un plan déterminé, avant d’annoncer la mise en œuvre d’un «plan transitoire qui fixera les priorités tout en tenant compte des finances de l’État». Il n’en demeure pas moins que le nouveau gouvernement achèvera les chantiers en cours. «Nous honorerons la signature de l’État pour les contrats passés, mais nous observerons une politique d’austérité excessive dans le budget de 1999 et dans l’exécution de projets publics», a-t-il ajouté. De manière générale, M. Hoss a noté que son action s’inscrira dans le prolongement du programme qu’il défendait avec ses collègues du groupe national parlementaire au Parlement. Le nouveau chef du gouvernement a cherché à rassurer les marchés qui considéraient que la présence de M. Hariri était garante de la stabilité monétaire et économique. «La situation monétaire est très solide et il ne faut absolument rien craindre sur ce plan», a-t-il insisté avant de souligner l’intérêt que son gouvernement accordera au dossier des déplacés. Selon lui, un calendrier-programme sera établi en vue d’assurer le retour de tous les réfugiés à leurs foyers. En ce qui concerne la politique extérieure, M. Hoss a indiqué qu’il poursuivrait la coordination totale avec la Syrie et refuserait de dissocier les volets libanais et syrien dans les négociations de paix avec Israël.Il a également refusé, comme son prédécesseur, d’accorder à Israël les garanties de sécurité que l’État hébreu exige pour se retirer des 850 km2 qu’il occupe au Liban-Sud. «Nous poursuivrons la politique de non-dissociation des volets libanais et syrien (...) en exigeant un retrait israélien inconditionnel du Liban-Sud», a-t-il dit.
D’entrée de jeu, M. Sélim Hoss – qui a été chargé hier par le président Émile Lahoud de former le premier gouvernement du nouveau régime – a annoncé la couleur : il a prôné un programme de gouvernement s’inscrivant dans la lignée du discours d’investiture du chef de l’État, à savoir l’application d’une politique d’austérité, le règlement du problème...