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Actualités - ANALYSE

Une mésentente constatée d'avance

On se console comme on peut. Les partisans de M. Rafic Hariri se félicitent qu’il ait su, à les en croire, «partir en temps opportun, tout comme il était arrivé à point nommé pour sauver le pays d’un désastre monétaire». Pour eux, «aucun doute n’est possible : si M. Hariri ne s’était pas récusé au moment de la désignation, il aurait été obligé de le faire au moment de la formation du gouvernement. Et si d’aventure il avait réussi à passer ce cap, il aurait été amené inévitablement plus tard à rendre son tablier. À cause d’un conflit d’opinion avec le président Lahoud sur des réformes économiques, financières, fiscales et de nominations administratives». Sur le plan tactique, «le meilleur moment pour sortir de la scène a été choisi», affirment les haririens, qui expliquent qu’«un retrait à la suite d’un accrochage sur les noms des ministres n’aurait pas provoqué de choc au niveau de l’opinion. Et une démission, plus tard, à cause de nominations administratives, aurait permis à nos adversaires de soutenir que nous nous accrochons au système de clientélisme, que nous voulons garder des directeurs généraux à notre botte et que nous nous opposons au changement auquel les Libanais aspirent». Ces sources, qui ne réalisent sans doute pas que «le choc au niveau de l’opinion» qu’elles mentionnent n’est pas nécessairement négatif ni favorable à leur cause, ajoutent que «M. Hariri est bien plus démocrate qu’on ne croit. C’est par fair-play qu’il s’écarte. Il ne veut pas mettre de bâtons dans les roues de la présidence et la laisse initier sans entraves le changement qu’elle entrevoit». Du reste, les mêmes haririens reconnaissent qu’«en prenant connaissance de la liste nominale des députés qui ne l’ont pas directement désigné et s’en sont remis au chef de l’État, M. Hariri a réalisé qu’il n’avait plus le fort soutien syrien qui lui était prodigué du temps de M. Hraoui. Il est manifeste qu’un appui total est désormais accordé à M. Lahoud. Et que le pouvoir ne doit plus avoir qu’une tête et non plus trois comme avant». Donc, dans le camp de Koraytem, on fait contre mauvaise fortune bon cœur et on n’a pas l’air de vouloir croiser le fer avec le favori actuel des parrains communs. Dont certains hérauts locaux croient savoir que «le chef de l’État peut s’entendre avec le président Sélim Hoss. Car ils n’ont ni l’un ni l’autre des revendications d’intérêt personnel, politique ou autre, à défendre.». Ces prosyriens, optimistes, prévoient donc que «les relations entre les deux hommes seront harmonieuses et assureront au pays cette stabilité politique nécessaire à la stabilité économique et monétaire». Un modéré constate cependant que «nous voici revenus à l’ancien système d’avant Taëf. De nouveau c’est pratiquement le chef de l’État qui choisit le président du Conseil. Il est normal dès lors que son choix se porte sur un homme avec lequel il peut s’entendre». Sous-entendu qu’il peut dominer, comme c’était souvent le cas avant la guerre et même pendant. Ainsi sur la longue liste des chefs de gouvernement, les leaders de stature nationale se comptent sur les doigts d’une main. Et ces «grands» ne tenaient généralement pas la route, le président finissant par leur préférer des numéros deux plus dociles.
On se console comme on peut. Les partisans de M. Rafic Hariri se félicitent qu’il ait su, à les en croire, «partir en temps opportun, tout comme il était arrivé à point nommé pour sauver le pays d’un désastre monétaire». Pour eux, «aucun doute n’est possible : si M. Hariri ne s’était pas récusé au moment de la désignation, il aurait été obligé de le faire au...