Cisjordanie Israël pose trois conditions pour ses prochains redéploiements

À dix jours de l’arrivée du président Bill Clinton pour sa première visite dans les territoires autonomes, les relations israélo-palestiniennes ont connu hier de nouvelles complications tant sur le plan de la sécurité que celui des négociations. Ainsi, le meurtre d’un Palestinien, poignardé en pleine rue par un extrémiste juif, a provoqué un embrasement soudain dans les quartiers arabes de la ville sainte, de violents heurts ayant opposé pendant des heures les manifestants arabes en colère aux policiers israéliens. Réuni en session urgente, le Cabinet de sécurité israélien en a profité pour poser trois nouvelles conditions – immédiatement rejetées par l’Autorité palestinienne – pour procéder aux deux prochaines étapes d’un retrait militaire de Cisjordanie prévues d’ici deux mois. «Si les Palestiniens n’acceptent pas toutes ces conditions, Israël ne procédera pas aux retraits prévus», a affirmé tard en soirée, M. Aviv Bushinsky, porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Selon les nouvelles exigences israéliennes, l’Autorité palestinienne doit renoncer officiellement à son projet de proclamer unilatéralement la création d’un État palestinien indépendant le 4 mai 1999. Israël exige, comme deuxième condition, que l’Autorité palestinienne ne réclame plus la libération de «prisonniers palestiniens ayant du sang sur les mains ou qui sont membres du Hamas», a ajouté le porte-parole. La troisième condition porte sur l’arrêt immédiat des «incitations à la violence» du côté palestinien à la suite notamment de l’agression dans la journée d’un Israélien et d’un soldat israélien entrés par erreur dans la ville autonome de Ramallah en Cisjordanie. La voiture qui les transportait a été attaquée à coups de pierres par des dizaines de Palestiniens, mais les deux Israéliens sont parvenus à s’enfuir. La police palestinienne a ensuite restitué l’arme automatique du soldat qui avait été volée par un des agresseurs.