Gouvernement - Hoss annoncerait son équipe d'ici à lundi Priorités nouvelles dans le respect des engagements (photo)

Les premières rencontres entre le président Émile Lahoud et le chef du gouvernement sortant Rafic Hariri avaient été marquées par des tiraillements évidents, rapidement apparus. Le climat paraît totalement différent entre le chef de l’État et le Premier ministre désigné Selim Hoss, officiellement chargé hier par le président Lahoud de former le premier gouvernement du nouveau sexennat, après avoir obtenu l’appui de 95 députés. Comme pour bien souligner ses concordances de vue avec le président de la République au sujet des grandes options qui devraient marquer la politique de l’Exécutif, M. Hoss a indiqué, à sa sortie hier du palais de Baabda, qu’il entend se conformer dans son action à la teneur du discours d’investiture du président Lahoud. Se montrant plus explicite à ce sujet, le Premier ministre désigné a défini d’entrée de jeu les lignes directrices de son programme de gouvernement. Il prône sur ce plan une politique d’austérité, soulignant la nécessité de s’attaquer au grave problème du déficit budgétaire. Il s’est prononcé notamment pour une réduction du taux d’intérêt afin de relancer les investissements. Il n’a pas manqué au passage de critiquer la politique de son prédécesseur, soulignant que la canalisation systématique de l’épargne vers les Bons du Trésor faisait de l’État un concurrent au secteur privé. M. Hoss s’est également montré critique à l’égard du programme de reconstruction enclenché par les précédents Cabinets Hariri, soulignant la nécessité de redéfinir les priorités des plans de développement tout en respectant les engagements pris par l’État dans ce domaine. Les consultations parlementaires pour la formation du gouvernement commenceront ce matin, place de l’Étoile, et prendront fin demain vendredi. Selon le président de la Chambre, M. Nabih Berry, la composition du Cabinet sera annoncée samedi ou lundi, au plus tard. Ce serait une équipe restreinte comptant probablement 16 ministres. Mais selon certaines sources parlementaires, l’éventualité d’un gouvernement de 20 ministres n’est pas à écarter. Elle serait retenue au cas où la tendance serait à un Cabinet ayant un caractère plus politique que technocrate.