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Actualités - OPINION

Sissou, le retour

Cette fois, les ratés ont commencé tôt. D’habitude, un nouveau président, ça connaît un peu de répit au début de son mandat. Dans les pays normaux, on appelle cela «période de grâce», un laps de temps plus ou moins long au cours duquel on lui fiche généralement une paix royale. Chez nous comme il se doit, plutôt que de faire comme tout le monde, il a fallu monter cette histoire tarabiscotée d’article constitutionnel, question de titiller d’emblée les claouis du chef de l’État. Des claouis, il en avait l’Émile ! En deux temps trois mouvements, il te m’a viré le Belon au gros bedon et ramené dare-dare le Sinistre au teint bistre. Tant qu’à faire, puisque notre politique se décide ailleurs, il aurait pu nous choisir une belle gueule pour hanter le Sérail. Mais que veux-tu, les Tony Blair ne se bousculent pas dans le club racorni des premiers ministrables. Va donc pour Sissou, et exit la querelle débile autour de l’article numéro machin. Maintenant tu verras, nous passerons rapidement à autre chose : le dosage des tribus dans le futur Cabinet restreint. Restreint ? Le hall d’entrée d’Eurotunnel, oui ! Au bas mot, il faudrait y placer les 4 millions de Libanais pour stabiliser la béchamel. Fourrer pêle-mêle tout ce que le landernau local a pu produire de maronites, sunnites, chiites, druzes, grecs et assyriens, sans oublier la kyrielle des autres qui, je parie, vont se vexer parce qu’ils n’ont pas été cités. Et puis lorsque forcément la mayonnaise ne prendra pas, chaque clan s’en ira de nouveau à Damas inonder le Barada de ses larmes. Pourvu que ça marche cette fois, tant il était vrai que jusque-là Libanais et Syriens étaient comme cul et chemise. Et que c’étaient les Syriens qui faisaient la chemise.
Cette fois, les ratés ont commencé tôt. D’habitude, un nouveau président, ça connaît un peu de répit au début de son mandat. Dans les pays normaux, on appelle cela «période de grâce», un laps de temps plus ou moins long au cours duquel on lui fiche généralement une paix royale. Chez nous comme il se doit, plutôt que de faire comme tout le monde, il a fallu monter cette...