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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Charte internationale - Les libertés en recul depuis Taëf , selon trois ONG Séminaire international sur les droits de l'homme à partir de Décembre

Dans le cadre des multiples manifestations qui ont été lancées il y quelques jours pour célébrer le jubilé d’or de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, et en guise d’hommage à Charles Malek, un des principaux artisans de cette fameuse déclaration, une conférence de presse a réuni hier au domicile de ce dernier, la Fondation Charles Malek, et les deux associations qui lui sont affiliées, à savoir la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (Liban) et les Nouveaux droits de l’homme International (Mission Liban). Après avoir annoncé la tenue d’une série de conférences les 8, 9, et 10 décembre prochains, sur ce même thème, au cours desquelles plusieurs experts libanais, européens et américains prendront la parole, les conférenciers se sont prêtés à une série de questions sur la situation des droits de l’homme au Liban, et les nombreuses violations commises sur ce plan depuis les accords de Taëf concernant notamment la liberté de presse, la liberté d’association et les tortures dans les prisons. Parmi les multiples exactions, les conférenciers ont cité la question de la peine de mort qui a entraîné l’exécution de 14 personnes sous le régime du président Hraoui, contre 11 personnes exécutées depuis l’indépendance du Liban jusqu'au début du conflit. Aucune statistique n’a pu établir jusqu’à présent un lien entre l’application de la peine de mort et l’amélioration de l’état sécuritaire, a affirmé M. Waël Kheir, directeur exécutif de la Fondation des droits de l’homme et des droits humanitaires. Aux Etats-Unis, où la peine de mort est laissée à la discrétion de chaque Etat, le débat est encore ouvert, et l’efficacité de cette méthode continue de susciter beaucoup de polémiques, a-t-il indiqué. L’exemple des Etats-Unis est important en ce sens qu’il s’agit de la même mosaïque sociale et ethnique qu’au Liban. Les dernières expériences ont d’ailleurs prouvé que la baisse du taux de criminalité dans certains Etats est principalement dû à l’amélioration des conditions sociales et économiques dans les milieux les plus défavorisés. M. Kheir a en outre mis l’accent sur le fait que son association avait présenté une analyse des accords de Taëf, en mettant en exergue quatre points essentiels : tout d’abord, une mise en garde contre le risque d’enchevêtrement des prérogatives des trois présidences et des conflits de compétence. Le deuxième point, a souligné M. Kheir, relève de la liberté de presse qui fut alors «conditionnée» par la nécessité de préserver l’entente nationale ou les conditions de sécurité, chose qui ne peut être admise explique M. Kheir car «dès lors que la liberté de presse est conditionnée par quelque considération que ce soit, on ne peut plus parler de liberté». D’ailleurs, «qui décide des questions d’entente nationale ou de la sécurité nationale dans ces cas-là» ? s’interroge M. Kheir en faisant allusion aux régime dictatoriaux (stalinisme et nazisme) qui justifiaient l’oppression par de telles considérations. Le troisième point est celui de la liberté d’enseignement qui ne peut être «dirigée» ou «orientée» par l’État ; et enfin, la question des accords entre le Liban et la Syrie, «qui n’ont pas été préalablement soumis à la consultation populaire tel que le référendum». «Nous avions également attiré l’attention sur le fait que ces accords devraient viser à renforcer la souveraineté nationale», a-t-il ajouté. Questionné sur les moyens d’action des trois organisations précitées, M. Kheir a expliqué qu’en plus des moyens juridiques dont ils disposent, c’est surtout l’opinion internationale qu’ils essayent d’intéresser, afin de braquer les lumières sur les exactions qui vont à l’encontre des droits de l’homme. «Tout régime est soucieux de son image auprès de l’opinion publique» y compris celui du Liban, a-t-il ajouté, en rappelant comment la fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire, en collaboration avec les organisations qui lui sont affiliées, avait établi tout un réseau de contacts internationaux en décembre 96, lors de la vague d’arrestations de jeunes étudiants. De même, a-t-il ajouté, notre association est intervenue lorsque Pierre Malichev, l’expert en écologie, avait été arrêté pendant 7 jours, puis relâché à la suite des pressions et contacts relayés par les organisations internationales. M. Kheir a en outre cité l’action de «Human Rights Watch» qui travaille en collaboration avec la Fédération internationale des droits de l'homme. Cette association, a-t-il indiqué, détient un «mailing list» d’une centaine de milliers d’adresses. Dès qu’elle est sollicitée pour défendre une cause, ce sont quelques 90 000 personnes qui sont alertées, a enchaîné M. Kheir, d’où l’importance «d’ébruiter» les atteintes aux droits de l’homme. . Les conférenciers ont également soulevé la question «du savoir-faire technique» relatif à l’établissement des rapports sur la situation des droits dans les pays concernés, un point important qui fera toute la différence dès que les diverses associations se présentent à une tribune internationale. Ainsi, a indiqué M. Kheir, le contre-rapport sera d’autant plus efficace qu’il est établi professionnellement et selon les techniques requises, démarche qui a valu à son association (et les ONG affiliées) l’attention de la commission des droits de l’homme de l’Onu l’année dernière. En effet, le contre-rapport qui avait été établi alors avait donné lieu à des recommandations de la part de cette organisation, qui avait mis le doigt sur certaines «vérités amères». Enfin, interrogé sur son avis sur le nouveau mandat, concernant la question des droits de l’homme, M. Habib Malek, fils de M. Charles Malek a dit que «le régime sera jugé selon ses actes». Il faudra voir dans quelle mesure ces derniers «seront en accord avec la coutume internationale des droits de l’homme» a-t-il conclu.
Dans le cadre des multiples manifestations qui ont été lancées il y quelques jours pour célébrer le jubilé d’or de la Déclaration Universelle des droits de l’homme, et en guise d’hommage à Charles Malek, un des principaux artisans de cette fameuse déclaration, une conférence de presse a réuni hier au domicile de ce dernier, la Fondation Charles Malek, et les deux...