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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président du conseil sortant s'explique sur sa renonciation Une violation inacceptable de la constitution

Des «milieux proches» du chef du gouvernement sortant, M. Rafic Hariri, ont affirmé qu’il n’était plus candidat à sa propre succession et qu’il avait refusé sa désignation «vendredi soir» en raison d’une «violation» de la Constitution, après que des députés eurent délégué leurs prérogatives au président Émile Lahoud lors des consultations parlementaires contraignantes. Les mêmes sources, dont les propos sont rapportés par toutes les agences d’informations, indiquent que la rencontre, hier dans la matinée au palais de Baabda, entre MM. Lahoud et Hariri, est intervenue à la demande du président de la République qui voulait «l’informer du communiqué acceptant sa renonciation à former le gouvernement. Le président Hariri a répondu qu’il était déjà au courant de la teneur du texte par des appels téléphoniques qu’il a reçus». Selon les milieux du chef du gouvernement sortant, «la rencontre avec le président Lahoud était très amicale et M. Hariri a souhaité au chef de l’État la réussite dans sa mission. Pour sa part, M. Lahoud l’a informé de son intention d’entreprendre de nouvelles consultations parlementaires mardi (aujourd’hui) et mercredi, précisant qu’il allait insister auprès des députés afin qu’ils citent nommément leur candidat au poste de chef du gouvernement». Les sources précitées ont ajouté que M. Hariri s’était excusé de ne pouvoir former le gouvernement, «dès vendredi soir, lors de sa réunion avec le président Lahoud, en raison d’une violation constitutionnelle qu’il ne pouvait accepter». «Le président Hariri, ont poursuivi les mêmes sources, a déploré devant le président Lahoud la violation de la Constitution à travers la délégation, par certains députés, de leurs prérogatives lors des consultations. Il a rappelé au chef de l’État qu’il avait été élu pour préserver la Constitution et qu’il ne pouvait, pour sa part, accepter cette violation. Le président Lahoud a répondu que les députés en question ont insisté pour s’en remettre à lui. Les deux hommes se sont donc séparés sur le principe que le président Hariri s’était excusé de ne pouvoir accepter la mission de former le gouvernement (…). L’ancien chef de l’État, M. Élias Hraoui, répétait sans cesse devant tout le monde que les députés ne pouvaient pas déléguer leurs pouvoirs au président de la République et (M. Hraoui) n’a jamais dit devant M. Hariri que certains parlementaires s’en étaient remis à lui pour le choix de la personnalité adéquate». Les mêmes sources ont encore dit : «M. Hariri pense que son refus d’accepter la violation de la Constitution constitue une victoire pour la Constitution et pour l’accord de Taëf. Sa renonciation à former le gouvernement est motivée par le climat anormal et par la manière erronée avec laquelle les problèmes sont réglés. Le climat était anormal jusqu’à jeudi dernier, mais le président Hariri a toujours essayé de faire prévaloir les aspects positifs sur ceux qui sont négatifs. La polémique provoquée autour de l’affaire des consultations était le prélude à ce qui s’est passé. Et avant le début des consultations, M. Hariri est entré en contact avec le président Lahoud pour le prévenir que tout ce qui est dit à ce sujet est un grand piège qui ne sert pas l’intérêt du nouveau régime. Il est inconcevable de discuter de l’article 53 de la Constitution parce qu’il s’agit d’un article qui a fait l’objet d’un consensus national. Cette affaire a été abordée à ce moment précis pour provoquer une division dans le pays. Et le président Hariri a préféré ne pas se porter candidat et ne pas assumer des responsabilités parce qu’il s’est heurté à un obstacle essentiel dans le processus d’entente nationale qui risque de provoquer un grave problème dont nous pouvons nous passer actuellement». «Pourquoi commencer le nouveau mandat avec cette violation, alors que ce problème aurait pu être évité», se sont interrogées les mêmes sources qui ont par ailleurs démenti que M. Hariri ait «des intérêts personnels à la présidence du Conseil, sinon il n’aurait pas renoncé à former le nouveau gouvernement alors qu’il avait obtenu 83 voix, d’autant que certains de ses prédécesseurs ont été nommés après avoir obtenu la majorité plus une voix». «Le président Hariri a renoncé parce que 31 députés ont délégué leurs prérogatives au président Lahoud, ce qui constitue une violation flagrante de la Constitution, ont ajouté les mêmes sources. De toute façon, il est fier des réalisations qu’il a accomplies ces six dernières années pour servir les intérêts du Liban et ceux de la Syrie en exploitant tous ses moyens et les amitiés qu’il possède». «Le président Hariri est attaché à l’amitié qui le lie au président de la République et réaffirme son soutien au nouveau mandat», ont indiqué les milieux du chef du gouvernement sortant, qui ont démenti que les divergences avec le président de la République aient porté sur la composition du futur gouvernement.
Des «milieux proches» du chef du gouvernement sortant, M. Rafic Hariri, ont affirmé qu’il n’était plus candidat à sa propre succession et qu’il avait refusé sa désignation «vendredi soir» en raison d’une «violation» de la Constitution, après que des députés eurent délégué leurs prérogatives au président Émile Lahoud lors des consultations parlementaires...