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Actualités - CHRONOLOGIE

Nouveau mandat - Hariri refuse de former le gouvernement Déjà, l'épreuve de force

Crise ministérielle, conflit d’interprétation, épreuve de force psychologique, lutte pour la prééminence politique , tous ces mots ont été utilisés pour décrire ce qui se passe entre le président de la République et M. Hariri. Convoqué à Baabda vendredi dernier, après des consultations présidentielles, pour être informé de sa désignation comme nouveau président du Conseil, ce dernier a rejeté la requête informelle que lui faisait le président Lahoud. «Le chef de l’État a offert vendredi dernier à Hariri le poste de Premier ministre, de manière informelle, et Hariri a refusé. Si le président Lahoud annonce officiellement que Hariri est son candidat pour le poste de Premier ministre, Hariri refusera officiellement», a-t-on indiqué de source proche du chef du gouvernement démissionnaire. Des motifs constitutionnels sont avancés par M. Hariri pour rejeter l’offre qui lui a été faite. Le désaccord avec M. Lahoud porte sur l’article 53 de la Constitution, et le droit du député de s’en remettre au chef de l’État pour le choix d’un président du Conseil désigné. Selon M. Hariri, le député ne jouit pas de ce droit, et le président Lahoud a «commis une erreur constitutionnelle», en acceptant que 31 députés lui aient laissé cette liberté de choix . M. Hariri considère qu’il s’agit là d’une intervention dans la formation du gouvernement qui n’est pas dans les prérogatives du chef de l’État, depuis la conclusion de l’accord de Taëf (1989), qui a dépouillé ce dernier de certaines de ses attributions, pour les confier au Conseil des ministres réuni. La présidence de la République a observé hier un mutisme total à ce sujet, et l’on se contentait d’affirmer , dans les milieux proches de la présidence, que M. Lahoud «a fait son devoir constitutionnel et légal». Des ébauches de contacts sont effectuées pour résoudre ce qui, selon toute apparence, revêt l’aspect d’une crise ministérielle inattendue. Les observateurs notent aussi que lors de précédentes consultations présidentielles, en 1992 et 1996, des députés s’en étaient remis pour leur choix au président de la République, sans que le chef du gouvernement désigné, en l’occurrence M. Hariri, y trouve à redire. Ces faits confortent la thèse de ceux qui affirment que l’on se trouve devant une crise ministérielle atypique dans laquelle les personnalités du président Lahoud et de M. Hariri jouent un rôle de premier plan. L’épreuve de force entre les deux hommes, que certains pressentaient, est donc venue bien vite.
Crise ministérielle, conflit d’interprétation, épreuve de force psychologique, lutte pour la prééminence politique , tous ces mots ont été utilisés pour décrire ce qui se passe entre le président de la République et M. Hariri. Convoqué à Baabda vendredi dernier, après des consultations présidentielles, pour être informé de sa désignation comme nouveau président du...