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Actualités - ANALYSE

Nouveau gouvernement - Déjà des conditions en série Avec ou sans les partis ?

Un politicien qui a longuement conféré récemment avec le président Rafic Hariri rapporte que celui-ci est absolument effaré de constater que, changement de régime ou pas, les parties concernées posent toujours autant de conditions abracadabrantes pour participer au nouveau gouvernement… Beaucoup de leaders veulent en être personnellement. Les autres exigent absolument de nommer eux-mêmes le ministre censé représenter le courant qu’ils dirigent. La plupart réclament évidemment des postes clés. Et la confusion est alimentée, indirectement, par le fait – inhabituel dans le système Taëf – que le président de la République n’a pas «précisé ses intentions». Autrement dit qu’il n’a pas indiqué quelle part au juste il voulait avoir dans le nouveau Cabinet ni quel veto il posait… M. Hariri quant à lui penche, c’est connu, pour une équipe de travail, bien soudée, cohérente, docile, sans ministres frondeurs. Il laisse entendre qu’il souhaite qu’il n’y ait pas malentendu dès le départ et que le chef de l’État, interprétant la Constitution comme il le fait lui-même, entreprenne de «faciliter la tâche du président du Conseil désigné...». Une façon polie de réclamer carte blanche, alors qu’en réalité, la Constitution dit textuellement (art. 53 alinéa 4) : «Le chef de l’État promulgue, en accord avec le président du Conseil, le décret de désignation du gouvernement, le décret d’acceptation de la démission ou de révocation des ministres». Toujours est-il qu’un haririen avoue dans un soupir que «cela ne sera peut-être pas très facile… Il y a déjà un début de divergence sur le volume. «Ils» veulent s’en tenir à 14 ministres et nous pensons que 20 serait un minimum. Car il faut faire participer beaucoup de parties politiques...». Entrant un peu dans les détails, cette personnalité raconte que «dans une formule de 14, Joumblatt veut quand même qu’il y ait au moins deux ministres druzes, dont lui-même si Talal Arslane en fait partie. Qu’on fasse le compte : s’il doit y avoir deux pour les druzes, il en faut autant pour les grecs-catholiques et les Arméniens. Il en faut trois pour les grecs-orthodoxes. On est à neuf et on n’a pas encore abordé les trois grandes communautés…C’est de l’arithmétique élémentaire : si on veut un Cabinet politique, il faut au moins 20 ministres». l Et de révéler ensuite qu’«Assaad Hardane, représentant du PSNS, s’entête et veut à tout prix revenir. Le président Hariri refuse. D’autant que plusieurs autres ministres sortants s’indignent qu’on puisse reprendre Hardane alors qu’ils sont exclus. Ils affirment même qu’il y a de leur dignité et de leur honneur, car à les en croire, l’opinion va penser qu’on ne les a pas rappelés parce qu’ils ne sont pas honnêtes. En tout cas, M. Hariri souhaite recourir à des figures nouvelles, de l’intérieur comme de l’extérieur du Parlement. Mais il lui faudra sans doute accepter le retour de quatre ou cinq leaders politiques incontournables localement. Il ne s’agirait cependant pas de ceux que l’on appelle communément «les inamovibles» pour la bonne raison que la Syrie n’exige rien cette fois...». Et de revenir sur le cas Hardane «qui débouche sur le problème de la participation des partis. Faut-il ou non les engranger ? Si on répond par oui, faut-il considérer les courants politiques comme des partis? Peut-on par exemple installer les Kataëb en laissant de côté les aounistes ? Et si on doit prendre tout le monde, ne serait-on pas obligé de revenir à une formule de trente? Le président Lahoud peut-il l’accepter?». Se répondant à lui-même, ce haririen dit : «Il est très difficile d’englober les partis. Il vaut mieux opter pour des personnalités non partisanes, mais qui se trouvent assez proches de plusieurs formations pour en être mandatées. Ainsi le président Berry a annoncé qu’il ne demanderait pas de maroquins pour le mouvement Amal si les autres partis ne vont pas être directement représentés au gouvernement. Le Baas fait de même pour faciliter la tâche du nouveau régime...». Et de conclure en soulignant que «la question de volume est très importante. D’autant qu’on va refusionner des ministères. Ainsi les Émigrés vont retourner… aux Affaires étrangères. Et on pense supprimer le label Économie et Commerce pour ajouter à ces départements les Finances et le Commerce extérieur afin de les fondre dans le ministère de l’Industrie».
Un politicien qui a longuement conféré récemment avec le président Rafic Hariri rapporte que celui-ci est absolument effaré de constater que, changement de régime ou pas, les parties concernées posent toujours autant de conditions abracadabrantes pour participer au nouveau gouvernement… Beaucoup de leaders veulent en être personnellement. Les autres exigent absolument de...