Les tamagoshis vont bientôt être rangés au placard avec l’arrivée de robots de loisirs, vrai-faux animaux domestiques, qui ont fait leur apparition au salon américain de l’informatique grand public. Quatre pattes maladroites, tête oblongue dont l’expression est donnée par deux petites lumières rouges clignotantes, les «robots de loisirs» présentés par Sony n’ont cessé de fasciner les visiteurs du Comdex. «C’est fabuleux», s’est exclamé Mark Tellez, employé chez Compaq, venu comme des centaines d’autres à cette heure de la matinée pour observer les attitudes de ces automates mi-chiots mi-chats aux gestes patauds et étrangement attendrissants. L’un poursuit un ballon rouge en essayant de le pousser de la patte, un autre réagit aux caresses en relevant le museau et en frétillant de la queue, avant de s’allonger de tout son long, le museau entre les pattes. Equipés de capteurs sonores et sensoriels, d’une caméra et d’un programme de reconnaissance de la parole, ces automates sont programmés pour réagir aux sons, aux gestes, à la parole et aux couleurs avec des attitudes de chiens, de chats, d’humains et de singes. «On peut aussi imaginer qu’ils puissent être programmés pour détecter un incendie ou toute autre anomalie dans la maison afin d’envoyer immédiatement une alerte aux pompiers et aux secours», a indiqué Gene Huh, porte-parole du laboratoire de recherche installé à Tokyo qui travaille sur ce projet depuis quatre ans. «Ils peuvent être conçus pour être des compagnons de jeux, des animaux de compagnie, mais aussi des instruments de soin, de communication ou d’éducation», a-t-il précisé. Affection programmée Comme le démontre la présence au Comdex d’ordinateurs qui peuvent communiquer oralement avec l’utilisateur, rien n’empêche aujourd’hui de donner une voix à ces robots ou de les faire réagir aux gestes, aux commandes vocales et à leur environnement en général par des aboiements ou des miaulements adaptés à la situation. De même qu’un logiciel de reconnaissance vocale apprend à reconnaître une voix et améliore ses performances au fur et à mesure où cette voix lui devient familière, ces robots seront bientôt capables d’acquérir des commandes et des comportements en fonction des caractéristiques et des manies de leur propriétaire. «Ils pourront développer de l’affection pour leur maître si celui-ci est gentil avec eux, et au contraire devenir distants et craintifs avec quiconque les maltraitera», poursuit Gene Huh. Les tamagoshis, ces animaux virtuels assimilés à un jeu électronique qui peuvent mourir de faim, d’ennui ou de maladie si leur maître les néglige, risquent bien de trépasser.