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Actualités - REPORTAGE

Accident - Cinq personnes tuées, dont Catalina Prince Rendez-vous avec la mort sur l'autoroute de Jounieh (photo)

Lundi dernier vers 22h30, la mort attendait cinq personnes sur l’autoroute de Jounieh, non loin du stade municipal. Les cinq victimes étaient toutes dans la fleur de l’âge : trois jeunes filles de moins de 20 ans et deux mères de familles d’une quarantaine d’années chacune. L’une des victimes, Catalina Prince, était connue du public pour avoir participé à des concours de beauté et à divers films publicitaires. Après avoir assisté à un film dans l’un des cinéma de Kaslik, deux femmes accompagnées de leurs enfants rentraient chez elles. Arzé Nasr (37 ans) et sa fille Leila (20 ans), qui habitent Nahr Ibrahim, accompagnaient Laure Daccache (46 ans) et sa fille Lamis (19 ans) qui devaient regagner Okaïbé. Cent mètres après le pont de Jounieh et en direction du nord, Arzé perd le contrôle de sa Range Rover marron. Le véhicule s’envole presque pour atterrir le long de l’autoroute Jounieh-Beyrouth, sur la Mazda décapotable bleue de Catalina Prince (18 ans). Cette dernière avait raccompagné son cousin qui habite Jounieh et rentrait elle aussi à la maison, à Ajaltoun. Elle avait assisté avec son cousin à l’inauguration d’une exposition à l’hôtel Bristol. Sous le choc, les deux voitures prennent feu. Les secouristes de la Croix-Rouge et les agents de la Défense civile accourent sur les lieux de l’accident. De nombreux badauds s’arrêtent. Parmi eux, un proche de Catalina. Il ralentit, regarde la site de l’accident et rentre chez lui. «Je suis arrivé chez moi vers 23 heures 15; à la maison, ils savaient déjà», dit-il. En effet, c’est à partir de 23 heures que les parents de deux personnes, qui viennent de périr et qui portaient leurs papiers d’identité, sont alertés. Et c’est bien après minuit que les familles des victimes se rendent à la gendarmerie de Jounieh pour récupérer les affaires de leurs proches. À ce moment, les secouristes se rendent comptent que les membres d’une même famille ont été transportés dans des hôpitaux différents : Laure Daccache et Arzé Nasr à l’hôpital Saint-Louis (Jounieh), Lamis Daccache à l’hôpital Notre-Dame (Jounieh), Leila Nasr à l’hôpital Abou Jaoudé (Jal el-Dib) et Catalina Prince à l’hôpital Pasteur (Jounieh). Une source à la gendarmerie de Jounieh précise que «le travail des secouristes consiste, avant tout, à transporter les victimes des accidents aux hôpitaux les plus proches». Ou peut-être aux hôpitaux qui sont prêts à admettre le plus facilement des victimes de la route qui arrivent sans vie à l’entrée des urgences. Mannequin à 13 ans La mort de Catalina Prince a provoqué un choc dans les milieux libanais. Est-ce parce que c’est l’une des rares fois où le visage de la victime de la route est connu ? Découverte par l’agence de mannequin Podium, Catalina est entrée dans la profession à l’âge de 13 ans. À 14 ans, elle remporte le concours de la plus belle blonde. Et c’est à 15 ans qu’elle est la lauréate du concours Super Top Model de l’agence Ford. C’est à travers ce concours international qu’elle représente le Liban à Miami. Elle a également remporté le concours de «la blonde de l’année» en 1995. La cadette d’une famille de trois enfants, Catalina suivait des cours de peinture et de dessin à l’institut Michel Ange. Sportive, elle aimait le ski, le tennis et la natation. La maison d’Antoine Prince à Ajaltoun est noire de monde. Et c’est dans le silence que la famille et les amis de la jeune fille se retrouvent. Sa sœur aînée Carole raconte entre deux sanglots que «Catalina avait récemment tourné deux publicités, l’une pour les voitures Samsung, et l’autre, qui devait paraître à Noël, pour Dewars». «Elle était gentille et sincère», indique le fiancé de Carole. Le cousin que Catalina a raccompagné le soir de l’accident, répète, le regard dans le vide, la même phrase. La maman de la jeune mannequin, qui est d’origine colombienne, parle calmement : «Caty était gentille avec tout le monde… Son anniversaire tombe le 28 décembre. Elle aura cette année 18 ans…». «Ma fille était innocente, tout le monde l’aimait», dit-elle lentement. Tout ce qu’elle veut, c’est «que tous les gens qui connaissent Caty ne l’oublient pas. Il faut qu’ils prient tous pour elle». Les proches de la jeune fille ne blâment personne : «Catalina est un ange qui est retourné au ciel», disent-ils. Ils savent que les familles des autres victimes vivent elles aussi le même chagrin. Catalina Prince roulait dans une voiture neuve, «acheté il y a un mois», raconte un proche qui évoque les projets de la jeune mannequin : «Elle attendait ses 18 ans pour se présenter au concours de Miss Liban», dit-il. Elle préparait également un nouveau portfolio afin de tenter sa chance à l’agence Élite basée en Colombie, la patrie de sa mère. Aujourd’hui, les tantes et les oncles maternels de la jeune victime arriveront de Bogota pour participer aux funérailles.
Lundi dernier vers 22h30, la mort attendait cinq personnes sur l’autoroute de Jounieh, non loin du stade municipal. Les cinq victimes étaient toutes dans la fleur de l’âge : trois jeunes filles de moins de 20 ans et deux mères de familles d’une quarantaine d’années chacune. L’une des victimes, Catalina Prince, était connue du public pour avoir participé à des concours...