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Actualités - ANALYSE

La mise sur pied du nouveau cabinet Au programme, une session non-stop Lahoud-Hariri

Ni l’un ni l’autre n’ont l’intention d’y aller de main morte. De bonne source, on apprend que les présidents Lahoud et Hariri sont d’accord pour enlever le morceau en une seule fois, comme on arrache un sparadrap. Et de tenir une session non-stop jusqu’à se mettre d’accord sur toute la composition du prochain Cabinet quand sonnera l’heure. Fini les navettes étalées sur plusieurs jours d’émissaires multiples assurant le contact négociatoire avec les pôles d’influence. Fini les convocations au palais de ces mêmes pôles ou les interminables tractations téléphoniques. Pour la bonne raison que la gestation est sans doute déjà avancée, du moment que les deux hommes savent très exactement ce qu’ils veulent et qui ils veulent. D’autant mieux qu’ils gardent jalousement le secret et ne veulent donner prise à de verbeux commentaires, à de tortueuses manœuvres de politiciens ni maintenant ni après. On pourra donc spéculer à perte de vue. Mais on ne pourra pas discuter sur la place publique la nature, la forme, le volume du gouvernement avant la publication des décrets de nomination puisque les deux présidents n’en auront rien divulgué. C’est ce qui se pratique dans certains pays. Alors que dans d’autres – comme ici naguère –, on estime plus démocratique de jouer cartes sur table et d’informer préalablement les parties concernées des intentions du pouvoir. Toujours est-il que le président Lahoud, comme le veut la Constitution, va enclencher les consultations parlementaires impératives dès son entrée en fonctions. Le résultat de ce tour de table purement informel en réalité est évidemment connu d’avance. La majorité des députés va nommer, suivant le vœu exprès des décideurs, le président Hariri. Il procédera à son tour à des consultations parlementaires. En posant aux députés les questions rituelles : Vous voulez un Cabinet restreint ou élargi; parlementaire, extraparlementaire ou panaché; Avez-vous des candidats; Laissez-vous la liberté de choix au chef de l’État et au président du Conseil pressenti?… Puis leurs réponses, pieusement consignées dans un petit carnet, seront transmises au président de la République. Cela dans le cadre de la joint-venture que constitue entre les deux hommes la formation du gouvernement. L’avis des députés leur apportera sans doute un certain éclairage mais ne sera très probablement pas déterminant en soi. Cette fois, répètent les mêmes sources, on va résolument abréger le processus. Le président Hariri n’aura pas à se rendre à de multiples reprises à Baabda pour faire ensuite des déclarations donnant lieu à mille et une interprétations. Et encore plus s’il n’en fait pas : on dit alors généralement qu’il y a de l’eau dans le gaz entre les deux présidents… Non, il ne va y aller en principe qu’une seule fois. Quitte peut-être à dormir au palais, mais en tout cas sans apparaître devant les médias avant la fumée blanche. À dire vrai, cette façon expéditive de procéder suscite elle-même de perfides commentaires : «MM. Lahoud et Hariri, affirme un impénitent opposant, sont tellement aux antipodes l’un de l’autre qu’ils craignent de laisser un peu trop transparaître leurs divergences en jouant le jeu d’une manière classique. M. Hariri réfute l’existence d’un clivage et il est sans doute sincère. Mais ni les plans de carrière ni les objectifs déclarés des lignes politiques adoptées par chacun des deux présidents ne concordent. La liste des divergences de fond est même tellement longue qu’il serait fastidieux de l’énumérer. Notons simplement que sur le plan tout à fait vital de l’économique et du social, les vues sont inconciliables. Grosso modo, M. Hariri conçoit le redressement par et pour le capital. Alors que M. Lahoud songe certainement plus à la lutte contre la paupérisation du pays…De plus, conclut cette personnalité, on ne peut oublier qu’à terme, certaines parties vont sans doute attiser savamment des divisions entre les pouvoirs pour mieux les contrôler». À terme peut-être. Mais il paraît presque certain que pour le test du premier Cabinet, les présidents Lahoud et Hariri ne devraient pas avoir de problèmes à s’entendre. Dans la mesure où le deuxième a compris, et forcément admis, que le nouveau régime bénéficie de tout le soutien des décideurs. Pour ses débuts.
Ni l’un ni l’autre n’ont l’intention d’y aller de main morte. De bonne source, on apprend que les présidents Lahoud et Hariri sont d’accord pour enlever le morceau en une seule fois, comme on arrache un sparadrap. Et de tenir une session non-stop jusqu’à se mettre d’accord sur toute la composition du prochain Cabinet quand sonnera l’heure. Fini les navettes...