La Turquie a insisté jeudi sur la nécessité d’une égalité politique entre les communautés chypriotes grecque et turque comme condition à la reprise des pourparlers de paix, à la veille d’une visite qualifiée d’importante de l’émissaire américain Richard Holbrooke dans l’île. M. Holbrooke, émissaire du président Bill Clinton pour Chypre, doit s’entretenir pendant le week-end avec le président chypriote Glafcos Cléridès et le chef de la communauté turque de l’île, Rauf Denktash, pour les appeler à reprendre leur dialogue. De sources chypriotes-turques, on a indiqué que M. Holbrooke pourrait proposer la tenue cet été aux Etats-Unis d’une conférence à quatre, réunissant les deux leaders chypriotes et des représentants de la Grèce et de la Turquie. L’idée serait d’isoler les participants, à la manière de la Conférence de Dayton sur la Bosnie, jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. «La déclaration conjointe turco-chypriote-turque du 23 avril, notamment son article 6, reflète notre position à la veille de l’arrivée de M. Holbrooke», a déclaré un responsable du ministère turc des Affaires étrangères. Cette déclaration, lue à Ankara par le président turc Suleyman Demirel et M. Denktash, disait: «Une négociation destinée à trouver une solution au problème de Chypre ne peut aboutir que si elle se tient entre deux parties souveraines égales». «Il y a deux peuples, deux Etats et deux gouvernements démocratiques distincts à Chypre. Tant que cette réalité ne sera pas prise en compte, une solution permanente ne pourra être trouvée», ajoutait-elle. M. Cléridès est partisan de discussions entre son gouvernement de la République de Chypre, internationalement reconnue, et la communauté chypriote-turque. Côte turc, la demande d’une égalité politique a récemment fluctué entre l’appel à la reconnaissance de l’Etat chypriote-turc autoproclamé dans le nord de l’île et celui d’une «prise en compte de l’existence de l’entité chypriote-turque». (AFP)