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Actualités - REPORTAGE

Accident du travail - Drame à Achrafieh Treize ouvriers tués dans la chute d'un monte-charge (photo)

On gagne sa vie à la sueur de son front, c’est certain. Mais le drame c’est lorsqu’on risque sa vie pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. C’est le cas des treize ouvriers qui ont été tués hier dans un accident de travail lorsque le monte-charge d’un immeuble en construction à Achrafieh lâche faisant une chute de plus de trente mètres. Le câble du monte-charge s’est en effet rompu alors qu’un groupe de seize ouvriers, à majorité de nationalité syrienne, venait de s’y engouffrer, au niveau du treizième étage, pour quitter vers 16h, à la fin de leur journée de labeur, le chantier de l’immeuble Tilal à proximité de l’hôtel Gabriel. L’impact de l’ascenseur au sol a été si fort que les habitants du périmètre du chantier ont cru à une explosion. Il a fallu juste quelques secondes pour que le drame se produise, que la cage de l’ascenseur se transforme en une mare de sang et que les ouvriers, désarticulés, deviennent méconnaissables pour leurs compagnons qui les attendaient au rez-de-chaussée afin de regagner leurs maisons de fortune installées non loin du chantier, dans un terrain vague. Avant même l’arrivée des unités de la défense civile, certains ouvriers grièvement blessés étaient transportés par leurs compagnons à bout de bras vers l’hôpital Rizk , qui se trouve à une dizaine de mètres du lieu du drame. D’autres personnes blessées devaient être évacuées vers l’Hôtel-Dieu de France. Quelques minutes après l’accident, l’entrée du service d’urgence de l’hôpital Rizk est prise d’assaut par une marée d’ouvriers syriens criant leur désarroi. Ils sont là, pour s’enquérir qui d’un fils, qui d’un frère ou d’un cousin . Encore sous le choc, ils semblent ne pas entendre les consignes des FSI et des unités préposées à la sécurité de l’établissement hospitalier qui leur enjoignent d’évacuer les couloirs et de laisser le passage libre. Le black-out est total sur le nombre des victimes. Le personnel de l’établissement hospitalier se montre particulièrement réservé, il semble appréhender un débordement des ouvriers massés à l’entrée, à l’affût de la moindre information. Le bilan des victimes est lourd, dit-on. Les rumeurs les plus folles circulent. Deux rescapés tout au plus : un Libanais et un Égyptien qui seraient cependant grièvement blessés. Certains ouvriers tentent même de briser le cordon de sécurité établi à l’entrée du bloc opératoire du service d’urgence. La tension monte. Deux infirmières font appel à des donneurs de sang de la catégorie A positif. Des dizaines d’ouvriers se précipitent brandissant leur carte de donneur. « On est venu au Liban non pas pour devenir des millionnaires mais pour trouver du travail et gagner notre vie», dit Ahmed qui affirme avec amertume que l’ascenseur est tombé une première fois en panne dans la matinée. «On fait d’énormes sacrifices pour gagner mieux notre vie. On se rend à Alep ou à Homs une fois tous les deux mois pour 48h», dit Tarek. À mesure que le temps passe, les représentants des différents services de sécurité se font nombreux dans l’établissement hospitalier . Ils demandent au contremaître, toujours sous le choc, de les accompagner à l’intérieur de l’hôpital pour identifier les personnes hospitalisées. La chose n’est pas facile à entreprendre. Les victimes sont pour la plupart méconnaissables et les survivants dans les blocs opératoires.
On gagne sa vie à la sueur de son front, c’est certain. Mais le drame c’est lorsqu’on risque sa vie pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. C’est le cas des treize ouvriers qui ont été tués hier dans un accident de travail lorsque le monte-charge d’un immeuble en construction à Achrafieh lâche faisant une chute de plus de trente mètres. Le câble du...