Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les parents pauvres du public

Voilà donc une semaine, jour pour jour, que les enseignants du secondaire officiel sont en grève… pour des revendications que tout le monde s’accorde à qualifier de légitimes. Et pourtant, nul ne tient vraiment compte, dans les faits, des doléances de ces quelque 3 685 instituteurs du public. Il est vrai que le timing du mouvement de protestation est mal choisi, à la veille d’une passation de pouvoirs annonciatrice d’un renouveau politique, économique et social. Mais la position officielle à l’égard de ces enseignants lésés est dure : Bahia Hariri, présidente de la commission parlementaire de l’Éducation, affirme que cette grève ne rime à rien. De son côté, le ministre Jean Obeid ouvre une enquête au sein de son département car certains de ses fonctionnaires sont soupçonnés d’attiser le mouvement des instituteurs. Autant dire que la grève est politisée et donc suspecte. Il est clair ainsi qu’on cherche à donner une image négative de «ceux qui contraignent 65 000 élèves à rester chez eux». Parmi ces derniers, inutile de chercher le bambin d’un quelconque responsable politique : on aurait, dans pareil cas, remué ciel et terre pour donner satisfaction aux intéressés. Le renforcement de l’enseignement public n’est-il donc qu’un slogan creux brandi par le pouvoir actuel à des fins démagogiques? Sans doute. Mais le plus grave dans cette affaire est l’indifférence qu’affichent les autres organisations syndicales du pays à l’égard de cette cause qu’elles jugent pourtant juste : pas un geste de solidarité, mis à part quelques communiqués laconiques publiés ici et là. Que dire alors des instituteurs du secteur privé? Leurs droits acquis, il y a environ un an, au niveau des indemnités de fin de service, les revendications de leurs collègues du public les laisseraient-ils indifférents ? Difficile à croire, mais jusqu’à présent, c’est bien le cas.
Voilà donc une semaine, jour pour jour, que les enseignants du secondaire officiel sont en grève… pour des revendications que tout le monde s’accorde à qualifier de légitimes. Et pourtant, nul ne tient vraiment compte, dans les faits, des doléances de ces quelque 3 685 instituteurs du public. Il est vrai que le timing du mouvement de protestation est mal choisi, à la veille...