Les kurdes du Liban se mobilisent pour Ocalan

Des Kurdes ont entamé hier, en plusieurs points du pays, une grève de la faim pour que l’Italie accorde l’asile politique au chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan. À Beyrouth, plusieurs dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont observé une grève de la faim dans les locaux de la revue kurde Sorgul (la rose rouge), dans le quartier de Zeidaniyé. Revêtus de tuniques blanches sur lesquelles des inscriptions proclament en kurde «longue vie à notre chef Apo» (le surnom d’Öcalan), les grévistes ont aussi chanté des airs folkloriques à l’arrivée d’une délégation syrienne de soutien. Selon les responsables de Sorgul, «les grèves continueront mardi (aujourd’hui) et au-delà, en fonction des décisions du comité de coordination qui organise les manifestations de soutien (à Öcalan) en Europe, notamment en Italie». Abdullah Öcalan «se considère comme l’hôte de l’Italie qui ne doit pas donner suite à la demande d’extradition turque», écrivent les organisateurs dans un communiqué, en demandant également à l’Allemagne «de renoncer aux poursuites». Mandat d’arrêt Abdullah Öcalan fait aussi l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par l’Allemagne en janvier 1990 «pour homicide et direction d’une organisation terroriste», valable dans tous les pays de l’espace Schengen, dont l’Italie fait partie. Des manifestations similaires se tiennent également dans le nord du Liban ainsi que dans la Békaa. Le Liban compte plusieurs dizaines de milliers de Kurdes, dont près de 25 000 ont été naturalisés au cours des cinquante dernières années. Le PKK, en rébellion armée contre Ankara, disposait d’une importante base au Liban jusqu’en 1992 et son chef y a effectué plusieurs séjours avant d’être déclaré persona non grata suite aux pressions turques sur la Syrie. Le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, avait demandé dimanche à l’Italie d’accorder l’asile politique au chef du PKK, estimant que la Turquie n’«est pas à même de lui assurer un procès équitable».