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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

"Nous ne voulons pas d'un lot de consolation", déclare Pierre Hélou

«C’est un crime impardonnable». M. Pierre Hélou, président de la Ligue maronite, ne trouve pas suffisamment de mots pour exprimer son indignation face à la volonté affichée par les autorités de signer une annexe au décret de naturalisation. Sans compter que pour lui, la promulgation du premier décret était une erreur fatale pour le Liban. «Le régime actuel a commis beaucoup d’erreurs, mais celle des naturalisations est la plus grave». Depuis 1994, la Ligue maronite, qui a présenté devant le Conseil d’État un recours en annulation du décret, a chargé trois de ses avocats, Mes Hafez Zakhour, Neemtallah Abi Nasr et Antoine Akl, de recueillir le maximum de données relatives au dossier des naturalisations. La Ligue s’était déjà attaquée à ce dossier en 1993 lorsqu’elle avait demandé à son secrétaire général à l’époque, Me Abi Nasr, de recenser les maronites demandeurs de la nationalité. Au fil des années, elle a pu rassembler suffisamment d’éléments montrant que ces craintes étaient fondées. Selon M. Hélou, «on a ramassé d’une façon désordonnée et contraire à toute logique» les gens qui devaient plus tard obtenir la nationalité libanaise. En 1994, l’État a dit avoir satisfait 38 900 demandes individuelles et familiales. Le nombre de personnes naturalisées se situe autour de 130 000, selon les chiffres officiels. Les données en possession de la Ligue maronite sont tout à fait différentes. «Nos avocats pensent qu’il y a eu au moins 80 000 dossiers de naturalisation», déclare M. Hélou qui estime qu’il faudra aux enquêteurs plus de 20 ans pour vérifier la conformité des dossiers aux conditions définies par l’État pour l’octroi de la nationalité libanaise aux ayants droit. L’enquête est d’autant plus difficile, que le décret de 1994 ne précise pas le nombre de personnes naturalisées. Il est souvent inscrit dans le texte qui a été publié au Journal officiel : «M. Untel, ses (deux) ou (quatre) épouses et leurs enfants», selon les explications de M. Hafez Zakhour, secrétaire général de la Ligue maronite. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles le Conseil d’État n’a toujours pas rendu son verdict concernant le recours présenté par l’instance maronite. M. Hélou est persuadé que les «naturalisations en masse de 1994» constituent un «début d’implantation palestinienne». Les avocats de la Ligue sont parvenus à découvrir que de nombreuses personnes naturalisées et recensées comme faisant partie de la population de Wadi Khaled et des sept villages sont enregistrées auprès de l’Unrwa. Les listes ont été fournies au Conseil d’État en même temps que les documents attestant l’appartenance palestinienne de ce groupe de personnes naturalisées. Le président de la Ligue maronite s’insurge contre la naturalisation de repris de justice et de gens qui «n’ont jamais mis les pieds au Liban», et souligne que même l’État a «fini par reconnaître l’existence d’erreurs dans le décret de naturalisation». Pour lui, il ne fait pas de doute que l’État envisage une nouvelle vague de naturalisations pour que les chrétiens cessent de réclamer l’annulation du premier décret. Mais justement il n’est pas question pour les chrétiens de renoncer à leur lutte visant à obtenir l’abrogation de ce décret. «Nous ne voulons pas de lot de consolation. De plus, si nous acceptons l’annexe, nous serons soumis à la menace d’un troisième décret», ajoute M. Hélou. «Je crains, précise-t-il, que les chrétiens qu’on envisage aujourd’hui de naturaliser ne soient que de passage au Liban, des chrétiens qui n’ont rien à voir avec les Libanais».
«C’est un crime impardonnable». M. Pierre Hélou, président de la Ligue maronite, ne trouve pas suffisamment de mots pour exprimer son indignation face à la volonté affichée par les autorités de signer une annexe au décret de naturalisation. Sans compter que pour lui, la promulgation du premier décret était une erreur fatale pour le Liban. «Le régime actuel a commis...