Le XV de France a logiquement dominé des Pumas argentins volontaires et accrocheurs (34-14), samedi en test-match, mais à un an de la Coupe du monde, les Français ont montré des maladresses qu’il leur faudra rapidement gommer. Les joueurs au Coq, largement rajeunis et privés de plusieurs titulaires, n’ont jamais tremblé pour la victoire face à un adversaire qu’ils avaient battu six fois en trois saisons. Et malgré cinq essais, les protégés de Jean-Claude Skrela et Pierre Villepreux ont souvent gâché des occasions de briller face à la rugueuse et hermétique défense des Argentins. Les deux essais du centre Stéphane Glas ou la magnifique percée victorieuse de Philippe Bernat-Salles n’ont pu eclipser la flagrante inexpérience mais aussi un relatif manque d’imagination des Tricolores dans les phases offensives. Ce premier match de préparation à la Coupe du monde n’a guère permis d’évaluer la véritable valeur des Tricolores, demi-finalistes du Mondial il y a trois ans, en Afrique du Sud. Le test-match, prévu samedi prochain au Stade de France face aux Australiens, devrait être beaucoup plus riche en enseignements et marquer le véritable lancement de la campagne de préparation française. Rassurants sont en revanche l’abnégation et l’esprit collectif qui ont animé la défense du XV de France. Cette volonté farouche, incarnée par le capitaine et talonneur Raphaël Ibanez, qui avait fait merveille lors du Grand Chelem au printemps, s’est retrouvée sur le pré de La Beaujoire. Les Argentins n’ont réussi à atteindre l’en-but tricolore qu’en une occasion sur une phase de jeu confuse, conclue par un essai en force du troisième ligne Pablo Camerlinckx, soutenu par tout son pack. Défaits 23-19 lors de leur premier test la semaine passée face à l’Italie, les Pumas sortaient les griffes dès la 13e minute par l’ouvreur briviste Lissandro Arbizu qui ouvrait la marque sur une pénalité. Le Palois David Aucagne répliquait immédiatement d’un coup de botte mais les Argentins, développant un jeu simple et commettant très peu de fautes, tenaient en respect les vagues offensives des Bleus. Il fallait un exploit personnel de Carbonneau, parti sur le côté gauche, pour que le XV de France ouvre la brèche sur un essai en coin avant la demi-heure. Lorsque le Berjallien Glas ponctuait entre les poteaux un remarquable travail de sape des avants, on pouvait penser que le XV de France se dirigeait vers une facile victoire. Les Pumas, vexés de se faire égratigner, réagissaient en inscrivant un essai collectif, le seul que leur accorderont les Français, dans les arrêts de la jeu de la première mi-temps. La deuxième période ressemblait fortement à la première avec des Argentins, volontaires et soucieux d’éviter une troisième défaite consécutive depuis leur arrivée en Europe. Mais les Français, s’appliquant au jeu à la main, ravissaient le public nantais par deux essais parfaits. Le premier était l’œuvre de Glas inarrêtable le long de la ligne de touche et le second était signé Philippe Bernat-Salles. Le Palois, jusqu’alors discret, réussissait un slalom époustouflant dans la défense argentine pour aplatir dans l’en-but. En fin de rencontre, les Tricolores profitaient d’une erreur du demi-de-mêlée Augustin Pichot pour ajouter un cinquième essai par le Parisien Franck Comba, qui rendait le score présentable dans ce match de retrouvailles. Mondial-99 : l’Angleterre anéantit les Pays-Bas Le XV d’Angleterre a anéanti les Pays-Bas 110 à 0, samedi à Huddersfield (nord), en éliminatoires de la Coupe du monde 1999. Back, qui a mis son équipe sur orbite en aplatissant dès la 4e minute derrière un maul, est d’ailleurs devenu à cette occasion le premier avant anglais à marquer 4 essais dans une rencontre internationale. Il aurait même pu égaler le record du nombre d’essais marqués par un international anglais (5), mais il préféra faire marquer, pour sa première sélection, Dan Luger à ses côtés. Paul Grayson a inscrit 30 points, ne manquant qu’une transformation des 16 essais inscrits pas ses coéquipiers. L’Italie, le prochain adversaire de l’Angleterre dans ces éliminatoires, sera un client beaucoup plus sérieux. Les Italiens ont en effet battu les Pumas argentins (23-19) à Piacenza, le 7 novembre. Garron Everts a eu l’unique occasion de sauver l’honneur d’inexistants Bataves, mais il a manqué la transformation d’une pénalité. Les champions du monde sud-africains ont battu le Pays de Galles 28-20 en test-match samedi à Wembley mais le futur pays-hôte de la Coupe du monde s’est accroché jusqu’au bout, frôlant même la victoire. Cinq mois après sa défaite humiliante à Pretoria 96-13 face aux Springboks, c’est une équipe galloise métamorphosée qui s’est présentée contre l’épouvantail de l’hémisphère Sud. Les Gallois, sous la houlette de leur nouvel entraîneur néo-zélandais Graham Henry, ont mené 14-0 avant d’être rattrapés à la mi-temps 14-14. L’ailier droit Gareth Thomas avait ouvert les hostilités d’un essai après huit minutes. Puis l’inoxydable ouvreur Neil Jenkins a inscrit trois pénalités – passant la barre des 600 points marqués en match international. Mais les Sud-Africains ont répliqué en l’espace de trois minutes par un essai de pénalité et un essai de leur demi de mêlée Joop van der Westhuizen. Après la pause, les Gallois ont porté leur avantage à 20-17 grâce à deux nouvelles pénalités de Jenkins. Mais en véritables champions, les Sud-Africains l’ont finalement emporté grâce à un essai de coin de leur flanker Andre Venter et deux pénalités de Franco Smith dans les trois ultimes minutes.