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Actualités - CHRONOLOGIE

Publication de l'acte d'accusation Peine de mort requise contre 13 membres d'un réseau terroriste

Abolir ou non la peine de mort. Un débat, toujours passionné, qui a secoué de nombreux États à un moment ou à un autre de leur histoire, et qui continue de diviser l’opinion publique au Liban à chaque fois qu’il est relancé. C’est sur ce sujet délicat qu’une conférence-débat a été organisée mercredi avec la participation de quatre personnes : M. Édouard Azouri, psychiatre, écrivain et poète, M. Mounir Chamoun, vice-recteur de l’Université Saint-Joseph, M. Wajih Khater, directeur général du ministère de la Justice, et M. Gebran Tuéni, directeur général du quotidien an-Nahar. Cette conférence était organisée conjointement par l’Association libano-allemande (Kulturzentrum), par Nahar ach-Chabab et par le club Lions, à l’amphithéâtre de l’École libano-allemande de Jounieh. Les intervenants ont été présentés par le président de l’Association libano-allemande, M. Fawzi Adaïmi. Bien que le débat ait été enrichissant et passionné, l’impression générale qu’il a laissée est que chacun des participants campait sur ses positions. Des arguments pour et contre l’abolition de la peine de mort ont été développés. Retraçant en quelque sorte l’historique des différentes théories sur le sujet, M. Azouri s’est attardé sur un point principal : la condamnation à mort va dans un sens vindicatif. Quand on condamne un meurtrier à la peine capitale, on juge en fait l’acte criminel sans le replacer dans son contexte humain. Le rôle du psychiatre, loin d’évincer celui du juge, consiste à étudier le délinquant, à comprendre le motif du crime. Le but du psychiatre n’est pas de déclarer tous les délinquants malades et de les condamner à l’internement dans un asile. Il lui incombe d’enrichir le droit pénal d’une vision plus civilisée du crime. M. Khater, lui, a exposé un point de vue différent. Juge lui-même et ayant déjà condamné à une peine capitale, il avoue volontiers que celle-ci n’est ni souhaitable ni facile à décider mais qu’elle est indispensable s’agissant de certains individus dangereux. Il a, par ailleurs, réfuté un à un les arguments favorables à une abolition totale de la peine capitale. Quant à M. Tuéni, il s’est prononcé en faveur du maintien de la peine capitale, mais seulement dans des cas précis. Son argument : la société doit se protéger, et la menace de mort est la seule qui puisse dissuader un criminel en puissance de commettre son forfait. Il a fait le rapprochement entre un assassin en état de légitime défense et une société cherchant à se protéger. Une voix s’est élevée parmi l’assistance pour faire remarquer, au cours du débat qui a suivi, que l’état d’esprit d’une personne attaquée n’était pas la même que celui d’un juge étudiant calmement un dossier ! Enfin, M. Chamoun a apporté un avis radicalement hostile au maintien de la peine de mort. On ne corrige pas une erreur par une erreur plus grande, a-t-il dit. Le premier de ses arguments était philosophique : ce qui en l’homme commet un crime, c’est son esprit. En supprimant son corps, on n’aura rien fait. D’un point de vue humaniste, il faut toujours étudier les circonstances du désordre qui a mené au crime. D’un point de vue psychologique, la réparation d’un crime se fait surtout par la réhabilitation de la personne et de la société. M. Chamoun a, par ailleurs, avancé l’argument que la peur n’a jamais freiné le criminel, ni réduit le nombre de crimes.
Abolir ou non la peine de mort. Un débat, toujours passionné, qui a secoué de nombreux États à un moment ou à un autre de leur histoire, et qui continue de diviser l’opinion publique au Liban à chaque fois qu’il est relancé. C’est sur ce sujet délicat qu’une conférence-débat a été organisée mercredi avec la participation de quatre personnes : M. Édouard Azouri,...