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Actualités - OPINION

Poésie Myra Prince, un coup de maître ...

Ces mots viennent de loin, mais ils appartiennent certainement à un poète… Si l’on devait se limiter aux quelques brèves informations concernant Myra Prince, qui a signé cette plaquette, dont l’introduction est d’Alain Tasso qui à beaucoup encouragé et soutenu la jeune poète) parfois généreusement mordue de blanc, intitulée «les amours impossibles» (47 pages) on ne serait guère renseigné sur l’origine de ces mots échappés aux lyres du Parnasse… Architecte de formation, l’auteur est également consultante à l’Unesco. Sociologue, Myra Prince prépare un doctorat en philosophie et enseigne à la Sorbonne. Biographie bien succincte pour l’auteur aux rimes guères recherchées, aux images retentissantes, à la musique moderne, captivante, à l’atmosphère teintée d’un lumineux romantisme où l’absolu et la mélancolie sont autant de vertus pleines d’une insaisissable séduction… En ce siècle laxiste et libertaire, pour ne pas dire libertin, «les amours» sont-elles encore vraiment impossibles? Y-a-t-il encore à cette triomphale époque de la «tyrannie du plaisir» «des sentiments» que l’on ne peut vivre, si ce n’est en pleine lumière, du moins dans la conviction la plus profonde pour un épanouissement sans rémission? Toujours est-il que ce titre est peut-être le signe d’un «tragique» incontournable du vécu. Tragique qui se reflète dans l’inspiration d’une pensée tendue au verbe souvent éblouissant. Beauté surtout des mots qui non seulement ont la force du vent mais qui prennent le lecteur au cœur, à la gorge, et jettent une multitude d’images incandescentes… Images somptueuses qui racontent l’émerveillement et la douleur d’une traversée humaine, la fragilité et l’éphémère des sentiments et des sensations. Ecriture diaprée, aux tonalités parfois sourdes obsédantes, altières têtues et entêtées, comme une musique barbare que l’on écoute au rythme des battements de son propre cœur… Pulsations secrètes qui renvoient à un monde sonore où le lyrisme sert peut-être d’exutoire, de libération. Quête pour une harmonie de soi, un équilibre sans tache, et témoignage par le biais d’une culture d’une souveraine discrétion. Il y a dans la voix de Myra Prince, pour un premier ouvrage, une indéniable présence «poétique». Par le choix des mots, la sobriété du lyrisme, la gravité de l’énoncé, la subtilité des images et la poigne du témoignage. Et puis, de toute façon, faut-il absolument «expliquer» une poésie? Il faut savoir parfois se «saouler» du verbe comme on le ferait d’une musique merveilleuse ou d’un verre d’alcool fort. «Rêver» sur ce texte aux «aubes soudaines» voilà le mérite de cette mince mais dense plaquette de Myra Prince. Car par delà cette cohorte agitée de vocables, il y a le chant suave, non de la révolte, mais de l’acceptation de tout drame de vivre, avec en filigrane, l’espoir des jours plus cléments où le soleil met du baume à nos bleus à l’âme…
Ces mots viennent de loin, mais ils appartiennent certainement à un poète… Si l’on devait se limiter aux quelques brèves informations concernant Myra Prince, qui a signé cette plaquette, dont l’introduction est d’Alain Tasso qui à beaucoup encouragé et soutenu la jeune poète) parfois généreusement mordue de blanc, intitulée «les amours impossibles» (47 pages) on ne...