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Actualités - ANALYSE

Une campagne diplomatique nécessaire, bien que sans résultats garantis ...

Tout récemment, l’ambassadeur d’une puissance occidentale a reçu de son gouvernement une dépêche le priant de solliciter des autorités libanaises une réponse claire aux propositions israéliennes concernant la 425. Et précisant que l’ambassadeur israélien accrédité dans ce pays occidental a dernièrement remis aux Affaires étrangères un argumentaire affirmant que le Liban rejette «incompréhensiblement» l’idée d’un retrait israélien et la récupération de son territoire… Une incidence qui prouve, si besoin était, combien la contre-offensive diplomatique décidée lors du sommet libano-syrien de Lattaquié est nécessaire. En effet, la soudaine reconnaissance par Israël d’une 425 souverainement oubliée pendant vingt ans a eu un impact profond en Occident comme à l’ONU. L’impression positive laissée par ce «geste de bonne volonté inattendu» a en quelque sorte aveuglé les capitales occidentales qui n’ont pas vu qu’en réalité Netanyahu n’a rien reconnu du tout puisqu’il pose des conditions - qui plus est obstructionnistes -, alors que la première qualité de la résolution en question est d’ordonner un retrait absolument inconditionnel. Mettant naturellement à profit cette cécité, la propagande israélienne a vite fait, comme on le voit, d’accuser le Liban de trahir sa propre cause et de chercher à coller de force le Sud à l’Etat hébreu! Le refus des «mesures de sécurité» qui sont en réalité bien plus que des dispositions techniques, puisqu’il s’agit rien moins que de liquider la résistance en neutralisant le Hezbollah, et le refus de discuter du cas de Lahd sont présentés comme des entraves à une restitution de la zone frontalière occupée comme au rétablissement du droit international! Le monde à l’envers, en somme, et c’est ce que Beyrouth s’efforce maintenant de démontrer par une vaste relance diplomatique. Il s’agit de démasquer les tromperies israéliennes et de rappeler que le premier objectif de Netanyahu reste de redorer son blason à l’extérieur, où son intransigeance commence à agacer sérieusement les faiseurs de paix, comme à l’intérieur où son opinion grogne contre les trop lourds sacrifices qu’implique le maintien de l’occupation du Sud-Liban. Sans compter que si son coup devait réussir, Netanyahu aurait pratiquement amené le Liban à signer une sorte de duplicata de l’accord du 17 mai et fait voler en éclats le jumelage libano-syrien, pour mieux isoler Damas, tout en provoquant certainement des troubles intérieurs au Liban. Partant de là, «notre position, rappelle un diplomate libanais, est limpide: oublions que, pendant vingt ans, Israël a ignoré la 425 et, maintenant qu’il prétend la reconnaître, demandons-lui de mettre ses actes en conformité, en se retirant sans conditions». Assurances «Nous en avons assez fait, poursuit ce diplomate, en proclamant que nous nous chargeons du reste, que nous veillerons à ce que la sécurité et l’ordre soient assurés par le biais de notre armée une fois notre territoire libéré. Ces assurances, aucun texte ne nous obligeait à les donner et nous l’avons fait, depuis des années d’ailleurs, pour bien montrer qu’Israël ne peut invoquer aucun prétexte valable pour justifier le maintien de son usurpation. La 425 a force de loi, et après son application c’est la convention d’armistice de 1949 qui jusqu’à la conclusion d’une paix globale doit continuer à régir nos rapports avec l’Etat hébreu. C’est ce que dit le droit international, consacré par plusieurs textes de l’ONU (de l’Assemblée générale comme du Conseil de Sécurité) et il faut aujourd’hui le répéter aux puissances concernées pour qu’elles ne se laissent pas duper par Tel-Aviv». Dans le cadre de cette campagne, le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, doit successivement conférer ce mardi au palais Bustros avec les ambassadeurs des cinq Grands membres permanents du Conseil de Sécurité. Il va répéter la position libanaise en détail et, parallèlement, adresser des consignes à nos ambassades à l’étranger, pour des explications similaires auprès des gouvernements. Un effort spécial devra être accompli à l’ONU dont le secrétaire général, M. Kofi Annan, sans doute soumis à des pressions israélo-américaines, semble vouloir favoriser des négociations indirectes, alors qu’aux yeux du Liban rien dans la 425 n’est négociable. Beyrouth précise cependant qu’il n’a aucune objection à ce que la FINUL par exemple, ou un émissaire du secrétaire général, entreprennent des pourparlers techniques avec les Israéliens sur les mécanismes concrets du retrait, comme le veut d’ailleurs la 426 qui est en quelque sorte le décret d’application de la 425. L’essentiel pour les autorités libanaises est de n’avoir rien à signer et de ne pas retomber dans le piège de l’accord du 17 mai. D’autant que cette fois il y a le jumelage des volets libanais et syrien qu’il faut, en toute priorité, préserver, de l’avis de Beyrouth. Il n’empêche que les Sudistes restent inquiets: que ferait l’Etat libanais si Israël se retirait brusquement… C’est la question que certains ministres, dont M. Nadim Salem qui, comme on sait, est de Jezzine, comptent poser lors du prochain Conseil des ministres, vendredi. Pour en revenir à la contre-campagne diplomatique, certains proposent que, dans la tournée qu’il envisage d’effectuer dans les grandes capitales, le président du Conseil libanais, M. Rafic Hariri, soit accompagné par le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Farouk el Chareh, et par le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Ismat Abdel Meguid, pour bien montrer la solidité du lien libano-syrien et de la solidarité arabe. Mais d’autres estiment que cela serait maladroit dans la mesure où le Liban semblerait vouloir lier le sort de son territoire au conflit israélo-arabe d’ensemble et soumettre la 425 à la 242…
Tout récemment, l’ambassadeur d’une puissance occidentale a reçu de son gouvernement une dépêche le priant de solliciter des autorités libanaises une réponse claire aux propositions israéliennes concernant la 425. Et précisant que l’ambassadeur israélien accrédité dans ce pays occidental a dernièrement remis aux Affaires étrangères un argumentaire affirmant que le...