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Actualités - DISCOURS

Hraoui : le passé d'Israël est riche en manoeuvres et superchéries

Le président Elias Hraoui a une nouvelle fois affirmé que la résolution 425 constitue en quelque sorte un verdict rendu par le Conseil de Sécurité de l’ONU à l’encontre d’Israël, verdict que l’Etat hébreu se doit de respecter sans conditions préalables. Stigmatisant l’attitude du gouvernement israélien qui tente de faire croire au monde que le Liban refuse la fin de l’occupation israélienne du Liban-Sud, le président Hraoui a souligné dans ce cadre que «le passé d’Israël en matière de pourparlers et d’accords conclus est riche en manœuvres et en supercheries». Le chef de l’Etat a tenu ces propos au cours d’un dîner offert samedi soir par le président de la Chambre Nabih Berry, au Coral Beach, en l’honneur des participants au congrès des parlementaires d’origine libanaise (VOIR CI-CONTRE). Etaient présents à ces agapes, aux côtés des présidents Hraoui et Berry, le vice-président de la Chambre Elie Ferzli, les anciens premiers ministres Chafic Wazzan, Rachid Solh et Amine Hafez, les ministres Farès Boueiz, Michel Eddé, Chawki Fakhoury, Ali Harajli, Ayoub Hemayed, Bassem el-Sabeh, Chahé Barsoumian, Farouk Berbir, Agop Demerdjian, Talal Arslane, Elias Hanna, et Fouad Siniora, de nombreux députés, le doyen du Corps diplomatique, Mgr Antonio Maria Veglio, les ambassadeurs des Etats-Unis, Richard Jones, du Canada, Daniel Marchand, d’Allemagne, Peter Wittig, de Belgique, Michal Swiatopolk Czetwertynski, d’Egypte, Adel el-Khodary, et du Koweit, Abdul-Razzaq al-Kandari, ainsi que de nombreux autres personnalités étrangères et libanaises. Premier à prendre la parole au cours de ce dîner, le député canadien d’origine libanaise, M. Mike Harb, a rendu hommage aux efforts déployés par le pouvoir sur le plan de la reconstruction. «Le Liban se trouve aujourd’hui à un tournant historique, a notamment souligné M. Harb. Nous devons tous, résidents et émigrés, poursuivre l’effort de reconstruction et renforcer notre patrie face aux dangers qui la menacent. En tant que députés et sénateurs d’origine libanaise, nous considérons que le Liban relève de notre responsabilité». Après avoir émis l’espoir que la 425 sera bientôt mise en application, M. Harb a demandé au chef de l’Etat de restituer la nationalité libanaise aux membres de l’Union des parlementaires d’origine libanaise. De son côté, le sénateur brésilien Ramez Tabet a prononcé une allocution dans laquelle il a exprimé le souhait que le gouvernement accorde la nationalité aux émigrés qui ont droit à la carte d’identité libanaise. Après avoir transmis au président Hraoui les vœux de «sept millions de Brésiliens d’origine libanaise», M. Tabet a souligné que «l’identité libanaise n’est nullement limitée au Liban, mais elle s’étend aussi au monde entier». Le discours de Hraoui L’allocution du président Hraoui a évidemment été axée principalement sur le dossier de la 425 et du contentieux avec Israël. Le chef de l’Etat a d’abord lancé un appel aux émigrés libanais, les invitant à contribuer à l’essor économique et au développement du pays. «Nous vous invitons à effectuer des investissements et des placements ici, de même que nous vous demandons d’appuyer le droit du Liban à libérer le Sud et la Békaa-Ouest, et à préserver sa souveraineté», a déclaré le chef de l’Etat. «Informez les pays dans lesquels vous exercez une certaine influence qu’Israël n’est pas au-dessus du droit et qu’il n’est pas concevable qu’il soit plus fort que la légalité internationale, a notamment déclaré le président Hraoui. Le problème à notre avis est clair. Notre contentieux avec Israël se limite à la 425 qu’Israël se doit d’appliquer. C’est une question de droit. C’est de cette façon que l’on respecte la légalité internationale, ses décisions et son rôle. En annonçant qu’elle acceptait la résolution 425 en liant cette reconnaissance à des négociations et à des arrangements précis, Israël sabote la 425 qui prévoit un retrait inconditionnel de notre territoire». Et le chef de l’Etat de poursuivre: «La position israélienne concernant la 425 est une manœuvre. L’image d’Israël dans le monde est ébranlée du fait de l’attitude de l’Etat hébreu au sujet de la paix. L’Etat hébreu désire maintenant faire croire au monde qu’il veut retirer son armée d’occupation (du Liban-Sud) et il prétend que c’est le Liban qui refuse ce retrait. Cela est totalement faux. Est-il concevable qu’un peuple refuse de s’affranchir de l’occupation? Nous ne céderons aucun pouce de notre terre. Le monde entier doit savoir que le Liban sans le Sud et la Békaa-Ouest n’est pas le Liban». «Israël demande au Liban de s’asseoir à la table des négociations afin d’aboutir à l’application de la 425, a ajouté le président Hraoui. Or la 425 ne nécessite ni négociations ni interprétations. Ses clauses sont claires. La 425 est en quelque sorte un verdict rendu par le Conseil de Sécurité à l’encontre d’Israël qui se doit d’appliquer cette résolution. Le passé d’Israël en matière de pourparlers et d’accords conclus est riche en manœuvres et en supercheries. Certains pays arabes qui ont reconnu Israël n’ont pu recouvrer entièrement leurs droits. Les accords conclus entre Israël et les Palestiniens, d’une part, et entre Israël et la Jordanie, d’autre part, en sont la preuve la plus éclatante». «Des procès sont en cours dans le monde contre ceux qui ont perpétré des crimes contre les Juifs il y a cinquante ans, a poursuivi le chef de l’Etat. Que fait le monde à l’égard de l’obstination d’Israël à occuper notre terre et à l’égard des crimes perpétrés contre les citoyens au Sud et dans la Békaa-Ouest? Nous ne permettrons pas à Israël de nous faire assumer ses problèmes internes ou les retombées de l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix». En conclusion, le président Hraoui a réaffirmé que le Liban est favorable à une paix juste et globale, basée sur l’application des résolutions internationales. Les audiences à Baabda Le dossier de la 425 et de la situation au Liban-Sud a été, en outre, au centre de l’entretien que le chef de l’Etat a eu hier au Palais de Baabda avec l’ambassadeur d’Egypte. Cette rencontre, note-t-on, est intervenue à la veille du départ de M. el-Khodary, ce matin, pour le Caire où il accompagnera le premier ministre Rafic Hariri qui doit effectuer aujourd’hui une courte visite dans la capitale égyptienne, comme on aura pu le lire en page une. A l’issue de la rencontre, l’ambassadeur d’Egypte a souligné qu’il aura un deuxième entretien avec le président Hraoui dès son retour du Caire. M. el-Khodary a, d’autre part, mis l’accent sur l’importance d’une coordination continue entre le Liban et la Syrie pour faire face à la conjoncture régionale présente. Signalons par ailleurs que dans la journée de samedi le chef de l’Etat avait reçu le supérieur général de l’Ordre maronite libanais, Père Youhanna Tabet, avec lequel il avait évoqué les derniers développements. M. Hraoui a également reçu une délégation des étudiants de l’Université libanaise au Liban-Nord. Prenant la parole au nom de ses collègues, un étudiant a estimé que «le seul moyen d’affronter Israël est de faire preuve de raison et de sagesse». Il a par ailleurs souligné qu’«il est indispensable d’édifier un Etat moderne et fort de par ses institutions autonomes et sa société civile basée sur l’appartenance à la patrie et non point aux tribus ou aux confessions».
Le président Elias Hraoui a une nouvelle fois affirmé que la résolution 425 constitue en quelque sorte un verdict rendu par le Conseil de Sécurité de l’ONU à l’encontre d’Israël, verdict que l’Etat hébreu se doit de respecter sans conditions préalables. Stigmatisant l’attitude du gouvernement israélien qui tente de faire croire au monde que le Liban refuse la fin de...