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Actualités - ANALYSE

Sud : encore une réponse qui dépend de Damas...

Maintenant que la troïka a conclu la trêve et clos ses dossiers (dont la présidentielle, le mariage civil et le financement des projets de développement) le Sud reprend la vedette en solo. Et nos dirigeants se retrouvent aux premières loges, puisqu’ils ont en somme décidé de se cantonner dans un rôle de spectateurs et de laisser le président Assad répondre pratiquement à leur place aussi bien aux propositions israéliennes qu’aux sollicitations pressantes d’Albright qui estime que cette offre doit impérativement «être prise au sérieux», autre façon de dire qu’il est nécessaire de la saisir au vol… Un ministre informé rapporte que «le débat sur le Sud a accaparé une grande partie du sommet libano-syrien élargi de Lattaquié. D’ailleurs, il s’est en quelque sorte répercuté sur les autres questions abordées, comme la présidentielle, le mariage civil ou les municipales, car l’on n’a cessé de mettre l’accent sur l’absolue nécessité de geler les conflits pour bien unifier les rangs libanais face aux visées israéliennes et aux propositions piégées du tandem Netanyahu-Mordehaï». «Le problème, souligne ce ministre, c’est que les Occidentaux, Madeleine Albright en tête, et à un moindre degré Kofi Annan, n’ont pas du tout l’air d’estimer que ces propositions sont piégées et les considèrent comme une démarche positive qui doit susciter de notre part un écho également positif. Tout en indiquant qu’ils savent fort bien que Netanyahu recherche le coup médiatique et tente de redorer son blason, les Occidentaux pensent que son offre de retrait du Liban peut être valablement utilisée pour faire avancer toute la paix dans la région. A leur avis on pourrait par ce biais sauver le processus que ce même dirigeant israélien compromet si gravement par son intransigeance et ses provocations sur le volet palestinien ou sur le volet syrien». «Netanyahu, ajoute cette personnalité, joue une carte gagnante sur le plan intérieur israélien en décrétant le retrait du Liban-Sud et il décroche manifestement un large appui international dans ce cadre. Tout le monde s’accorde à souligner que l’ouverture de Netanyahu est une première, un précédent presque inespéré venant de la part d’un homme aussi buté et qu’il faut en profiter. Le coup est d’autant plus habile que Netanyahu, en jetant de la poudre aux yeux par «l’heureuse surprise» de son attitude «positive», fait passer ses conditions comme une lettre à la poste. Et nous avons beau nous égosiller, nous ne parvenons pas à faire comprendre aux Occidentaux que ces conditions sont rédhibitoires, inadmissibles dans le fond comme dans la forme et contraires à l’esprit comme à la lettre de cette 425 que Netanyahu prétend enfin reconnaître. Il exige la neutralisation de la résistance avant la confirmation du retrait. Il veut la garantie de la Syrie concernant la mise au pas du Hezbollah et il réclame des assurances pour Lahd et ses hommes. Netanyahu sait parfaitement, nous le répétons depuis des années, que nous ne pouvons désarmer une résistance on ne peut plus légitime avant la fin de l’occupation. Il n’ignore pas non plus que la Syrie ne voudra jamais réprimer le Hezbollah pour son compte et rompre ainsi avec l’Iran. Mais il insiste…». A tel point que, selon une autre source informée, «Netanyahu s’apprête à officialiser, via une note verbale adressée au secrétariat général des Nations Unies, l’alternative qu’il offre au Liban. Soit l’acceptation de ses conditions, ce qui entraînerait un retrait programmé par étapes et supervisé par un Américain comme par un délégué d’Annan, permettant à l’armée libanaise et à la FINUL de combler progressivement le vide. Soit un refus, ce qui provoquerait un retrait immédiat, laissant l’anarchie s’installer et les milices se battre entre elles avant toute mainmise de l’Etat libanais sur le territoire évacué, comme le propose Ariel Sharon. Un retrait brusque assorti d’une menace de frapper lourdement l’infrastructure libanaise si jamais des opérations avaient encore lieu contre la Galilée à partir du Liban-Sud». Selon cette personnalité, «les Américains, pour accentuer leur pression sur nous, affirment qu’au bout du compte Netanyahu est incontrôlable et qu’ils craignent de ne pas pouvoir l’empêcher de se lancer dans une aventure guerrière d’envergure au Liban, pour provoquer un nouvel exode massif de la population sudiste, avant de se retirer». Il reste que mis à part les contacts que la diplomatie libanaise — et le chef du gouvernement — intensifient avec diverses capitales, la vraie réponse aux propositions de Netanyahu devra venir de Damas, comme le sommet de Lattaquié l’a confirmé…
Maintenant que la troïka a conclu la trêve et clos ses dossiers (dont la présidentielle, le mariage civil et le financement des projets de développement) le Sud reprend la vedette en solo. Et nos dirigeants se retrouvent aux premières loges, puisqu’ils ont en somme décidé de se cantonner dans un rôle de spectateurs et de laisser le président Assad répondre pratiquement à...