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Actualités - CHRONOLOGIE

Commémoration aujourd'hui du massacre de Cana Hariri entamera mardi au Caire la campagne diplomatique libanaise (photo)

Le massacre de Cana, le plus douloureux souvenir de l’opération israélienne d’avril 96, sera commémoré aujourd’hui par une série de manifestations qui en souligneront à la fois l’horreur et le cynisme. C’est avec ce massacre en mémoire, et la ferme intention de ne pas l’oublier ou en oublier les leçons, que le Liban s’apprête, par ailleurs, à mettre en œuvre sa campagne diplomatique destinée à expliquer au monde les raisons pour lesquelles il rejette la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud De fait, s’il considère l’ensemble de la politique israélienne, le Liban a toutes les raisons du monde de se méfier d’une proposition qui, si elle aboutit, isolera diplomatiquement la Syrie et abandonnera les Palestiniens à leur sort. Un même homme, estime le Liban, ne peut jouer deux rôles contradictoires, et apparaître, ici comme un faucon, là comme une colombe. En demandant au Liban de garantir sa frontière nord et d’intégrer les miliciens libanais qui ont combattu à ses côtés en échange de son retrait, Israël place le Liban devant un choix difficile, voire impossible, par rapport auquel le maintien de son occupation paraît encore plus honorable, estiment les dirigeants libanais. Arrêtée à Damas, d’un commun accord avec les dirigeants syriens, la campagne d’explication commencera effectivement, mardi, avec deux développements concomitants: une visite de M. Rafic Hariri en Egypte et la convocation par M. Farès Boueiz des ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité. Plusieurs aspects Le chef du gouvernement se rend au Caire sur invitation du président Hosni Moubarak. Une invitation antérieure à la décision concernant la campagne diplomatique. Mais il est évident que les entretiens de M. Hariri en Egypte, qui revêtiront plusieurs aspects, porteront surtout sur la conjoncture régionale et la proposition israélienne. Et même si la position du Caire, à ce sujet, se démarque de la position de Damas, il paraît peu probable que M. Moubarak se risque à demander au Liban de dissocier sa cause de celle de la Syrie. D’autant plus que M. Moubarak se fait, en ce moment, le champion de l’unité des rangs arabes, et qu’il recevait, il y a quelques jours encore au Caire, M. Assad. En prévision de son départ, et au lendemain de la réunion de concertation diplomatique de Damas, M. Hariri s’est rendu hier soir à Baabda, et a informé officiellement le chef de l’Etat de la teneur des entretiens qu’il avait eus la veille, en présence de M. Boueiz, avec le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam. Signalons pour finir qu’une source haut placée a qualifié d’«invraisemblable» une nouvelle de presse faisant état de l’arrivée, à la mi-mai, dans la région, d’un envoyé américain qui serait chargé de «rapprocher» les points de vue libanais et israélien, au sujet de l’application de la résolution 425. La nouvelle a été jugée d’autant plus invraisemblable que la source à laquelle elle a été attribuée a indiqué qu’un rôle actif serait attribué, dans le rapprochement des points de vue, au comité de surveillance chargé de veiller à l’application de l’arrangement d’avril. Selon la source haut placée, il s’agit là d’un «ballon d’essai» appelé à se dégonfler, Libanais et Syriens ayant déjà fait savoir que la tâche du comité de surveillance, dans lequel Israël est représenté, est strictement technique et que tout élargissement de ses attributions est exclu.
Le massacre de Cana, le plus douloureux souvenir de l’opération israélienne d’avril 96, sera commémoré aujourd’hui par une série de manifestations qui en souligneront à la fois l’horreur et le cynisme. C’est avec ce massacre en mémoire, et la ferme intention de ne pas l’oublier ou en oublier les leçons, que le Liban s’apprête, par ailleurs, à mettre en œuvre sa...