Fadlallah : Saddam, une nécessité US

Sayed Mohammad Hussein Fadlallah a qualifié le président irakien de «héros de la pièce que les États-Unis cherchent par tous les moyens à sauver». «L’offensive que mènent les États-unis contre l’Irak ne vise pas le changement. Bien au contraire, les Américains tiennent à préserver le régime de Saddam Hussein dont ils se servent comme épouvantail et comme déstabilisateur dans la région. Tel est le rôle qu’ils lui ont confié, exactement comme pour une pièce de théâtre, à la seule différence que le rideau ne tombera pas de sitôt», a expliqué sayed Fadlallah à ses étudiants qui suivaient son cours d’interprétation coranique. Toutefois le dignitaire religieux chiite établit une distinction entre Saddam Hussein et le peuple irakien, «qui subit toutes les conséquences de l’embargo». «Le jour où les Américains avaient les moyens de faire tomber Saddam Hussein au lendemain de l’invasion du Koweït, ils ne l’ont pas fait. Ils ont aidé à étouffer les mouvements populaires qui menaçaient son pouvoir. Aujourd’hui que je les entends dire qu’ils cherchent à le déstabiliser, j’ai tendance à ne pas les croire car les moyens qu’ils prétendent employer pour cela ne me semblent pas sérieux», a précisé sayed Fadlallah. Dans le même ordre d’idée, il a qualifié de «plaisanterie» les 97 millions de dollars que le Congrès américain a alloués à l’opposition irakienne pour l’aider à mener des actions contre Saddam Hussein. «Cette somme ne servira à rien, nul ne prend au sérieux cette décision. D’ailleurs, il n’est pas dit que les différentes fractions de l’opposition, à qui cet argent a été versé, puissent mener la moindre action contre le gouvernement irakien, car elles ne possèdent pas l’assise populaire nécessaire à une telle initiative» a-t-il encore précisé. Par ailleurs, sayed Fadlallah a reçu le secrétaire général du Jihad islamique en Palestine, Ramadane Abdallah Chalah, à la tête d’une délégation comprenant Ziad Nakhalé, Abou Saïd et Abou Imad. À l’ordre du jour de l’entretien qui s’est déroulé à cette occasion :Wye Plantation et ses retombées régionales. L’Ani (officielle) qui rapporte l’information précise que «les deux parties sont convenues de lancer un appel aux masses arabes et islamiques afin de les porter à refuser cet accord».