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Actualités - ANALYSE

Sud-Golan : Beyrouth tient au jumelage comme à la prunelle de ses yeux ...

Feignant de fuir, le dernier des frères Horace a pu tuer séparément les trois Curiaces lancés à sa poursuite sur un rythme de course différent. «Cette ruse, cette tactique, souligne non sans une pointe de fierté l’un de nos ministres, qui a si bien réussi à Israël face aux Egyptiens, aux Palestiniens et aux Jordaniens, ne marche pas avec nous autres car rien ne nous séparera des Syriens. Israël était arrivé à conclure une paix séparée avec l’Egypte, qui en a payé le prix en se trouvant mis pendant des années au ban de la nation arabe. Il a ensuite pu disloquer le «front de confrontation», cet étau constitué par les Etats voisins, en concluant les accords d’Oslo avec Arafat puis en amenant Hussein à signer à son tour une paix séparée. Mais Israël a beau s’agiter, inventer sans cesse de nouvelles manigances, il ne parviendra jamais à dissocier le volet libanais du volet syrien et à faire voler en éclats notre alliance, tout à fait organique, avec Damas. Il ne réussira même pas à obtenir de nous un accord sécuritaire qui lui permettrait ensuite de renvoyer aux calendes grecques un arrangement de paix global». Ce ministre libanais n’hésite pas ensuite à avouer que, «contrairement à toute fausse justification, le jumelage des deux volets libanais et syrien signifie effectivement qu’en pratique il ne peut y avoir de retrait du Sud sans restitution du Golan et vice versa». Sans prendre la peine de légitimer une telle position qui, à première vue, ne repose sur aucun fondement national ou juridique, cette personnalité gouvernementale souligne que «le gouvernement de Netanyahu met la sécurité avant la paix, car il peut attendre cette dernière mais ne peut attendre pour assurer la sécurité. Un élément qui est perturbé en Cisjordanie comme au Liban-Sud, d’où l’action prioritaire du gouvernement israélien. Dans les territoires, il lie le redéploiement de ses troupes à la neutralisation des activistes du Hamas et du Jihad islamique. Et au Sud, il exige la liquidation du Hezbollah pour prix de son retrait. Il veut donc placer l’Etat libanais dans la même situation que l’Autorité palestinienne». «Pour notre part, poursuit ce ministre, même si nous devions laisser de côté nos droits les plus élémentaires, nous ne pourrions apporter à Israël aucune garantie. Nous n’avons aucune emprise sur la résistance ou sur le Hezbollah qui ne sauraient être mis au pas que si Israël s’entend avec la Syrie à propos du Golan». Encore un aveu candide…La source ministérielle relève ensuite que, «dans les conditions objectives qui règnent actuellement, ce sont des pourparlers tripartites, libano-syro-israéliens, qui peuvent seuls régler la question du Sud. Pour que ces tractations, directes ou indirectes, puissent s’engager, il faut que les négociations syro-israéliennes sur le Golan redémarrent à partir du point qu’elles avaient atteint au Maryland avant l’avènement de Netanyahu. Si Israël tient tant à la sécurité, il n’a qu’à l’obtenir moyennant la restitution du territoire libanais et syrien. Les actions de la résistance prendront alors fin et le rôle du Hezbollah cessera d’être militaire pour rester uniquement politique. La paix a un prix, la sécurité aussi, bien qu’il soit moindre et n’aille pas jusqu’à la normalisation des relations diplomatiques ou l’ouverture des frontières. Ce qui d’ailleurs, comme on le voit dans le cas israélo-égypto-jordano-palestinien, ne signifie pas forcément que les peuples soient en paix entre eux et s’acceptent mutuellement… Il y a fort à parier qu’il en irait de même avec les peuples libanais et syrien en cas de conclusion de la paix avec Israël. Le gouvernement de Netanyahu le sait et c’est l’une des raisons semble-t-il pour laquelle, contrairement aux travaillistes, il fait passer la sécurité avant la paix. Dans cette même logique, nous disons: puisqu’il veut rendre le Sud contre la sécurité, il doit proposer la même chose à la Syrie. Dans ce sens qu’elle seule peut lui garantir le calme au Sud», souligne encore ce ministre libanais qui omet de mentionner également le calme qui règne au Golan. Un oubli que, par contre, un diplomate occidental ne commet pas pour sa part: «Pourquoi, relève-t-il, Netanyahu voudrait-il rendre un Golan qui ne lui cause aucun tracas de sécurité? Il n’y tient pas du tout et les Américains font des pieds et des mains, vainement jusque- là, pour le persuader de reprendre les négociations avec la Syrie afin de réhabiliter le processus et de parvenir un jour à la paix après restitution des territoires arabes occupés par l’Etat hébreu...»
Feignant de fuir, le dernier des frères Horace a pu tuer séparément les trois Curiaces lancés à sa poursuite sur un rythme de course différent. «Cette ruse, cette tactique, souligne non sans une pointe de fierté l’un de nos ministres, qui a si bien réussi à Israël face aux Egyptiens, aux Palestiniens et aux Jordaniens, ne marche pas avec nous autres car rien ne nous...