Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Murr convoque le corps électoral pour les 24 et 31 mai ainsi que les 7 et 14 juin Comité spécial pour contrôler la régularité du scrutin municipal

Sauf imprévu, les élections des conseils municipaux et des moukhtars auront lieu quatre dimanches de suite, à partir du 24 mai prochain. Un éventuel retrait israélien ne doit pas être toutefois compté parmi les imprévus, puisqu’il ne conduira pas à une modification de la date du scrutin, a affirmé hier le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, dans une conférence de presse qu’il a tenue pour convoquer le collège électoral. Tout est donc en place pour les élections de mai, les premières du genre depuis 1963, ou plutôt presque tout, car deux questions doivent encore être réglées: il y a d’abord le nombre définitif des villages aux populations déplacées, qui attendront à l’instar des localités de la bande frontalière, de meilleures conditions pour les élections (le ministère de l’Intérieur en avait recensé 56, mais l’opposition parlementaire en avait compté 8). Le Conseil des ministres doit plancher la semaine prochaine sur cette question. Il y a ensuite les nouvelles municipalités à déterminer et dont les membres seront élus en octobre prochain, le temps d’achever le découpage électoral. D’ici là, 646 nouvelles municipalités verront le jour et 2.041 moukhtars seront élus pour s’occuper des affaires quotidiennes de la population. Dans sa conférence de presse, M. Murr a mis l’accent sur ce point, minimisant de la sorte la portée politique du scrutin. «Pourquoi doit-on présenter la bataille électorale comme étant entre les loyalistes et l’opposition. Il n’y aura rien de cela. De toute façon, aux municipales, ce sont les familles qui comptent et non pas les partis politiques», a-t-il dit. Et pour la première fois peut-être dans les annales des échéances électorales, l’aide des présidents des ordres des avocats, des rédacteurs et des journalistes sera sollicitée pour superviser le déroulement du scrutin et s’assurer que tout se passe dans l’ordre. Un comité sera d’ailleurs formé pour réceptionner les éventuelles plaintes des électeurs. Avec la convocation du collège électoral (37 jours avant la première étape du scrutin) le compte à rebours pour les élections a commencé. Celles-ci auront lieu le 24 mai dans le Mont-Liban, le 31 mai au Liban-Nord, le 7 juin à Beyrouth, au Liban-Sud et à Nabatiyé et le 14 juin dans la Békaa. Les moukhtars seront aussi élus aux mêmes dates. A moins donc qu’un évènement exceptionnel ne commande le report du scrutin, la majorité des villes et des localités libanaises auront de nouveau leurs propres autorités locales pour s’occuper des problèmes de tous les jours: ramassage des ordures (sauf à Beyrouth où une société privée s’en charge), établissement et entretien de l’infrastructure, et de manière générale organisation urbaine... Dans les deux arrêtés ministériels de convocation des électeurs, le nombre des municipalités, des membres des conseils municipaux pour chaque circonscription, des moukhtars et de conseils de makhatirs est détaillé. M. Murr a expliqué que la densité démographique a été prise en considération dans la répartition des municipalités et la détermination du nombre de moukhtars par quartier. Ce qui explique, a-t-il dit, que son département s’attelle aujourd’hui, en coopération avec le service de génie de l’armée, la direction de l’urbanisme et le cadastre, à déterminer les limites de nouvelles circonscriptions municipales. «Des critiques pour se défouler» S’adressant aux nombreux journalistes présents à son bureau au ministère de l’Intérieur, M. Murr a insisté sur «la liberté, la démocratie et la régularité» du scrutin, juste avant d’annoncer pour la semaine prochaine la formation du comité qui aura pour mission de réceptionner les plaintes des électeurs, d’enquêter et de prendre sur-le-champ les décisions qui s’imposent. «Pour prouver à la population que le Pouvoir n’est pas partie prenante dans ces élections et pour qu’il y ait un contrôle autre que celui de l’Etat, nous allons demander aux présidents des ordres des avocats, des rédacteurs et des journalistes de superviser les préparatifs des élections et l’action de ce comité», a déclaré M. Murr. Le bâtonnier Antoine Klimos et MM. Melhem Karam et Mohamed Baalbacki vérifieront que le comité réagit promptement aux éventuelles plaintes des électeurs et que le scrutin se déroule par conséquent dans les règles. Le ministre, qui a mis l’accent sur «le poids moral» du comité envisagé, doit incessamment se rendre auprès des trois présidents pour leur demander solennellement de superviser les élections. Pourquoi avoir maintenant décidé de former ce comité? Pourquoi pas avant? Le ministre est catégorique: «Les deux législatives de 1992 et 1994 s’étaient déroulées normalement et les critiques formulées émanaient de ceux qui avaient perdu aux élections, ce qui n’a rien d’anormal». M. Murr a enchaîné en notant qu’à l’époque, il y avait un débat juridique autour de l’opportunité des organisations civiles qui voulaient veiller sur le déroulement du scrutin (comme l’organisation pour la démocratie des élections) ajoutant que c’était la presse qui exerçait en fait un contrôle. «Je ne voulais pas parler des législatives, mais si je le fais, c’est parce qu’après les municipales, des voix vont s’élever, vous allez voir, pour critiquer. Somme toute, c’est tout à fait normal et cela se passe dans tous les pays du monde après des élections», a-t-il ajouté. Les villages aux populations déplacées Concernant les nouvelles municipalités, dont le nombre se situe autour de 100, selon les explications du ministre, leurs limites n’ont toujours pas été déterminées, et de ce fait, les élections n’y seront organisées qu’en octobre, probablement le 4, a ajouté M. Murr. Le problème des villages aux populations déplacées est autre. Durant l’examen du projet de loi sur les municipales, l’opposition parlementaire avait contesté le chiffre présenté par le ministère pour désigner les localités où le scrutin ne pourra pas être tenu, à savoir 56. Favorables à un scrutin sur l’ensemble du territoire libanais, à l’exception de la bande frontalière, les députés opposants avaient alors indiqué que la situation dans 8 villages seulement de la montagne ne se prête pas à l’organisation d’élections. M. Murr a expliqué qu’il avait présenté cette liste au Conseil des ministres qui avait pour sa part vu que le nombre des villages où la réconciliation n’a pas eu lieu dépasse de loin les 8. La semaine prochaine, le gouvernement planchera sur ce dossier durant sa réunion ordinaire; il écoutera le point de vue de tous les ministres et déterminera les localités qui seront exclues de l’échéance électorale, a encore expliqué M. Murr, précisant que le décret d’exemption sera pris sur proposition des ministres de l’Intérieur, des Affaires rurales et municipales et des Déplacés. M. Murr n’a pas précisé quand ce décret sera pris, ce qui signifie que les préparatifs électoraux se poursuivront normalement dans les villages de la montagne. Le ministre a d’ailleurs indiqué qu’il est toujours possible de prendre trois jours, avant la date du scrutin, la décision de reporter ou d’organiser les élections dans certaines localités de la montagne. M. Murr a par ailleurs minimisé l’importance de la participation de l’opposition dite chrétienne aux municipales. Selon lui, c’est parce qu’elle a constaté que le boycottage des législatives s’est révélé inutile que l’opposition a décidé de s’engager dans la bataille municipale. Selon lui, ces élections n’ont pas la même dimension et importance politique que les législatives. «Les gens ne veulent pas de politique aux municipales. Ils veulent qu’on s’occupe de leurs affaires. De toute façon, aux municipales, ce sont les candidats des familles et non de partis politiques qu’on élit», a-t-il encore dit. C’est peut-être pourquoi il a estimé que «les résultats du scrutin ne leur (à l’opposition) plairont pas». Il n’en demeure pas moins qu’il a encouragé les listes de coalition entre les différentes forces politiques. M. Murr a aussi encouragé la population à utiliser les cartes électorales. Il a rappelé qu’un million 250.000 cartes ont été jusqu’à présent distribuées.
Sauf imprévu, les élections des conseils municipaux et des moukhtars auront lieu quatre dimanches de suite, à partir du 24 mai prochain. Un éventuel retrait israélien ne doit pas être toutefois compté parmi les imprévus, puisqu’il ne conduira pas à une modification de la date du scrutin, a affirmé hier le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, dans une conférence de...