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Actualités - CHRONOLOGIE

Processus de paix : Blair veut obtenir des résultats concrets

Le premier ministre britannique Tony Blair arrive aujourd’hui au Caire, première étape de sa tournée proche-orientale, avec un double objectif: tenter d’obtenir des progrès «concrets» permettant de relancer le dialogue palestino-israélien, au point mort depuis début 1997, et faire une place à l’Union européenne dans le processus de paix. Cette tournée de cinq jours conduira le premier ministre britannique, après Le Caire, en Arabie Séoudite, en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens. Précédé d’une réputation d’habile négociateur après l’accord de paix arraché en Ulster il y a une semaine, Tony Blair est resté prudent à la veille de son départ, soulignant la difficulté de la tâche, alors qu’aucun des efforts déployés sans relâche par les Etats-Unis n’a pour le moment permis de débloquer la situation. «Nous espérons pouvoir étudier les voies par lesquelles il est possible de réaliser des progrès concrets, tout en reconnaissant les limites de notre rôle et les difficultés que nous rencontrerons», a-t-il affirmé. «Nous n’attendons pas de miracle», a renchéri son porte-parole. Mais Tony Blair expliquera, à la lumière de l’accord obtenu à Belfast, «qu’il ne faut jamais arrêter d’essayer et de discuter», a-t-il ajouté. Les Européens sont les plus gros bailleurs de fonds du processus de paix, auquel ils ont alloué 1,85 milliard de dollars depuis 1993. Et, selon des sources concordantes, Tony Blair entend en tirer partie pour faire progresser au moins un des dossiers en suspens: le développement de la zone industrielle de Karni (Gaza) que l’UE a largement financé. Il est bloqué pour le moment, Israël invoquant des problèmes de sécurité. Le gouvernement Netanyahu a paru cette fois disposé à composer. «Si Blair peut contribuer à la signature d’un accord, ce serait un important pas en avant», a affirmé le porte-parole du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Tony Blair devrait aussi signer à Gaza un accord sur la création d’une commission de sécurité entre les Palestiniens et l’UE. Appui aux USA Il est peu probable en revanche qu’il obtienne une avancée sur l’obstacle majeur à la relance du processus de paix, le niveau de retrait des troupes israéliennes de Cisjordanie. Israël a réaffirmé que seuls les Etats-Unis pouvaient jouer les médiateurs sur cette question. «Tony Blair appuiera la position défendue par les Etats-Unis» mais ce sont eux qui «mènent les choses dans ce domaine», a affirmé son porte-parole. Soucieux de marquer quelques points dans la relance du processus, M. Blair a bien pris soin de ne pas offusquer Israël, préférant renoncer à un projet de passer une nuit en territoire palestinien. Il ne se rendra pas non plus à Jérusalem-Est, officiellement parce que les Palestiniens lui ont demandé de passer le plus de temps possible à Gaza. Le voyage «en éclaireur» de son chef de la diplomatie au Moyen-Orient en mars s’était achevé sur un incident diplomatique avec Israël. Benjamin Netanyahu avait annulé un dîner officiel en représailles à une rencontre de Robin Cook avec des responsables palestiniens près de la colonie juive controversée de Har Homa. En Arabie Séoudite où il se rendra samedi, Tony Blair va discuter d’un autre dossier délicat, celui des deux infirmières britanniques qui y sont emprisonnées, condamnées pour le meurtre d’une collègue australienne. L’affaire a vivement ému l’opinion publique britannique. Leurs avocats espèrent pouvoir les faire rapatrier très rapidement et la presse britannique en concluait déjà ces derniers jours que Tony Blair pourrait annoncer la date de leur «retour au pays». Un dossier sur lequel Downing Street restait très prudent, se contentant d’indiquer que le premier ministre «aborderait le problème» avec le roi Fahd. A la veille de son arrivée dans la région, le premier ministre britannique a accordé au quotidien égyptien «Al-Ahram» une interview dans laquelle il développe notamment les points suivants: l PAS DE RETRAIT US DU PROCESSUS DE PAIX. «Dans mes discussions avec (le président américain Bill) Clinton, j’ai eu le sentiment que les Etats-Unis étaient frustrés de l’absence de tout progrès et c’est ce que nous ressentons tous, mais je ne pense pas qu’ils se retireront» du processus de paix. Interrogé en outre sur les protestations israéliennes contre les propos du chef de la diplomatie britannique Robin Cook qui avait dénoncé la colonisation juive, M. Blair a répliqué que ces propos reflétaient «ce que nous ressentons tous». l LIBAN SUD. «Vous devriez demander à M. Netanyahu et au gouvernement israélien pourquoi ils ont choisi de dire maintenant qu’Israël est prêt à se retirer au Liban-Sud. Nous serions heureux toutefois de voir un tel retrait s’effectuer conformément à la résolution 425 du Conseil de Sécurité. Nous accueillons favorablement la décision du gouvernement israélien comme constituant un pas en avant dans cette direction. Bien entendu, la résolution ne prévoit aucune condition liée à un retrait. Néanmoins, j’approuve la déclaration de M. Hariri indiquant que les autorités libanaises assumeront naturellement les responsabilités sécuritaires de tout Etat sur le territoire qu’il contrôle. Il est évident toutefois que tout cela serait rendu plus facile par des progrès sur la voie d’un règlement global, en particulier sur le volet syrien». l TERRORISME. «Nous sommes déterminés à empêcher que le Royaume-Uni soit utilisé comme une base du terrorisme à l’étranger». Et le ministre britannique de l’Intérieur Jack Straw «publiera prochainement un document préliminaire comportant des propositions pour renforcer les lois britanniques contre le terrorisme».
Le premier ministre britannique Tony Blair arrive aujourd’hui au Caire, première étape de sa tournée proche-orientale, avec un double objectif: tenter d’obtenir des progrès «concrets» permettant de relancer le dialogue palestino-israélien, au point mort depuis début 1997, et faire une place à l’Union européenne dans le processus de paix. Cette tournée de cinq jours...