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Actualités - CHRONOLOGIE

Adopté à Damas par Hariri, Boueiz, Khaddam et Chareh Plan d'action syro-libanais pour contrer la proposition israélienne

Alors que les Etats-Unis leur conseillent de «prendre au sérieux» la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud, le Liban et la Syrie ont décidé de passer à l’offensive diplomatique, et de lancer une campagne d’explication de leur rejet d’une proposition qu’ils perçoivent comme une grossière manœuvre tentée par le premier ministre israélien pour se renflouer, sur le plan interne, et détourner l’attention du monde sur le blocage des négociations israélo-palestiniennes Le plan d’action diplomatique conjoint a été élaboré hier, au cours d’une réunion à Damas, par le président du Conseil et le ministre des Affaires étrangères du Liban, MM. Rafic Hariri et Farès Boueiz, qui se sont rendus en Syrie à cette fin, et, côté syrien, par le vice-président Abdel-Halim Khaddam et le ministre syrien des A.E. Farouk el-Chareh. Le Liban procèdera méthodiquement et commencera par répondre à la décision israélienne avant de répondre aussi aux propos tenus à ce sujet dans certaines capitales occidentales, notamment par le secrétaire d’Etat U.S. Madeleine Albright. Dans un deuxième temps, le Liban entamera une série de rencontres avec les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité en poste au Liban, et adressera des lettres aux gouvernements de ces pays ainsi qu’à des pays amis de l’Union européenne, des non-alignés et de la Ligue arabe. Tournée éventuelle Eventuellement, cette campagne serait suivie d’une tournée que mèneraient, conjointement, MM. Hariri et Boueiz, dans certains pays membres permanents du Conseil de Sécurité ou de la Ligue arabe, ainsi qu’au Palais de verre, à New York. S’il y a lieu, cette offensive diplomatique libanaise serait suivie d’une tournée syrienne. Tel est le bilan de la réunion de travail qui s’est tenue hier, à Damas, conformément à une décision en ce sens prise lors du récent sommet libano-syrien. Selon l’agence officielle syrienne SANA, l’entretien a porté notamment sur «la campagne diplomatique destinée à expliquer les dessous de la récente manœuvre israélienne visant à entraver le processus de paix dans la région», en référence à la proposition de l’Etat hébreu d’un retrait conditionnel du Liban-Sud. L’entretien a donné lieu à un examen des «différents volets du processus de paix et du suivi des points convenus lors du sommet syro-libanais de Lattaquié», a ajouté SANA sans plus de précision. Dès son retour en soirée à Beyrouth, M. Boueiz devait rendre compte de sa journée au chef de l’Etat. Ce dernier ne manque pas une occasion, en ce moment, pour réaffirmer la position de principe du Liban au sujet de la résolution 425. M. Hraoui a de nouveau réaffirmé hier soir, devant ses visiteurs, que l’application de la résolution 425 est indépendante de toute négociation avec Israël, faute de quoi, la 425 serait vidée de son contenu. La position de M. Hraoui rejoint celle du chef du Parlement, M. Nabih Berry, qui a lui aussi réaffirmé hier qu’avec Israël, il n’est question «ni de négociations, ni d’arrangements, ni de garanties». «Israël ne nous fait pas un cadeau, a noté M. Berry, il y a une résistance qui a forcé Israël à dire ce qu’il a dit, et qui le forcera à s’en aller». Et M. Berry de conclure en affirmant que nul ne parviendra à imposer au Liban d’adopter une attitude contraire à ses convictions. On rappelle qu’Israël se propose, en échange de son retrait du Liban, d’obtenir que la sécurité de sa frontière nord soit formellement garantie et que les miliciens de l’Armée du Liban-Sud, qui contrôlent avec lui la bande frontalière occupée, ne soient pas inquiétés et soient chargés d’assurer la sécurité dans la bande frontalière. Jusqu’à présent, cette proposition israélienne n’a été véritablement prise au sérieux que par les Etats-Unis et le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan. La France, pour sa part, estime que «la 425 et la 426 se suffisent à elles-mêmes».
Alors que les Etats-Unis leur conseillent de «prendre au sérieux» la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud, le Liban et la Syrie ont décidé de passer à l’offensive diplomatique, et de lancer une campagne d’explication de leur rejet d’une proposition qu’ils perçoivent comme une grossière manœuvre tentée par le premier ministre israélien pour se...