Une avocate israélienne demande à la France de refuser l'asile à Lahd

Une avocate israélienne a demandé publiquement hier à la France de refuser un asile éventuel au chef de l’Armée du Liban-Sud, le général Antoine Lahd, aussi longtemps que croupira en prison une Libanaise qui avait tenté de l’assassiner. Mme Léa Tsemel qui représente Mme Souha Béchara, détenue dans la prison de Khiam, a pressé le président Jacques Chirac d’intervenir auprès d’Israël pour obtenir sa libération. «Il est inconcevable que la France» puisse accueillir «sur son sol l’un des principaux acteurs de l’occupation militaire israélienne au Liban-Sud sans s’inquiéter du sort de cette jeune résistante qui, depuis longtemps, a expié un geste pour lequel elle n’a jamais été jugée», écrit Mme Tsemel, qui avait reçu des mains du président Chirac le prix des droits de l’homme. Me Tsemel avait introduit un recours devant la Cour suprême d’Israël pour la libération de Souha Béchara, 31 ans, une chrétienne du Liban-Sud qui avait grièvement blessé en 1988 Antoine Lahd. Sur un autre plan, un tribunal militaire israélien a décidé de prolonger d’une semaine la détention d’un Libanais qui avait été acquitté. La cour militaire d’appel de Lod a décidé de prolonger jusqu’à mardi la détention d’Ahmed Banjak, 21 ans, jour où sera examiné le recours présenté par le procureur militaire contre sa libération, a précisé un porte-parole israélien. Faute de preuves suffisantes contre le détenu, un tribunal militaire de première instance avait ordonné lundi sa libération et son rapatriement au Liban dans un délai de 48 heures. Ahmed Banjak avait été capturé au Liban, il y a deux ans, accusé d’appartenir au Hezbollah et d’avoir tiré des roquettes Katioucha sur le nord d’Israël lors de l’opération «Raisins de la colère» de l’armée israélienne au Liban en avril 1996.