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Actualités - CHRONOLOGIE

Naturalisation - L'affaire est toujours devant le conseil d'Etat L'opposition s'amplifie dans les milieux chrétiens

L’opposition à la promulgation d’une annexe au décret de naturalisation s’amplifie dans les milieux chrétiens. En opposant un refus catégorique à une nouvelle vague de naturalisation, même si elle s’avère en leur faveur, ces milieux entendent pour la plupart mener jusqu’au bout leur bataille contre un texte qui porte, estiment-ils, un sérieux coup à l’équilibre démographique. C’est dans ce contexte qu’il faut d’ailleurs situer les déclarations des personnalités qui ont été reçues hier à Bkerké. Au terme de leur entretien avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, MM. Kabalan Issa el-Khoury, député de Bécharré, et Neemetellah Abi Nasr ont tous deux insisté sur le fait que l’annexe ne peut pas être publiée avant que le Conseil d’État ne se prononce au sujet de la validité du décret de naturalisation. «Il est vrai que des chrétiens et des musulmans sont en droit d’obtenir la nationalité libanaise. Mais il ne faut pas ignorer que l’affaire est toujours devant le Conseil d’Etat. Il est inadmissible d’entreprendre une pareille démarche (promulguer une annexe au décret) avant que le Conseil d’Etat ne rende son jugement. Le ministre Michel Murr a annoncé qu’il compte publier l’annexe pour rendre justice aux chrétiens qui ont été lésés, selon lui, par le premier texte. Nous ne voulons pas de cette annexe, même si elle est destinée à rétablir un équilibre rompu. J’en appelle au président de la République et à tous les responsables pour qu’ils la gèlent», a déclaré M. Issa el-Khoury. Selon lui, la promulgation du décret a été «une catastrophe pour le Liban». Abi Nasr : 40 000 Palestiniens naturalisés De son côté, M. Neemetallah Abi Nasr, président du Parti démocrate chrétien, a accusé les autorités de s’ingérer dans les affaires de la justice en décidant de publier une annexe à un texte qui fait l’objet d’un recours en annulation et sans attendre que le jugement soit rendu. M. Abi Nasr s’est étonné de la hâte avec laquelle l’Etat souhaite publier l’annexe. Il a jugé infondés les propos selon lesquels chaque président promulgue un décret de naturalisation à la fin de son régime. «Le chef de l’Etat a pu utiliser ce droit en publiant le décret dont nous nous plaignons», a-t-il déclaré en faisant remarquer que cette initiative n’avait été précédée d’aucune enquête. «A l’époque, près de 40 000 Palestiniens avaient été naturalisés, sans compter que des personnes déjà condamnées par les cours pénales ont pu obtenir la nationalité libanaise. Le régime actuel aurait dû s’employer à restituer la nationalité libanaise à nos émigrés au lieu de l’accorder arbitrairement», a-t-il affirmé. Le PNL : une loi spéciale Le Parti national libéral, qui a tenu hier sa réunion hebdomadaire sous la présidence de M. Dory Chamoun, a développé la même argumentation que MM. Issa el-Khoury et Abi Nasr, considérant que le décret de naturalisation est en contradiction avec «les exigences de la coexistence». Le PNL a aussi souligné que l’octroi de la nationalité libanaise doit faire l’objet d’une loi spéciale . Quant aux litiges découlant de la naturalisation, ils doivent être tranchés par des tribunaux spécialisés, a ajouté le PNL. L’archevêché syriaque-orthodoxe du Mont-Liban s’est par contre déclaré en faveur de la promulgation de l’annexe. Dans un communiqué, l’archevêché a indiqué que Mgr Georges Saliba a convoqué le clergé et les représentants des institutions syriaques pour débattre de questions d’actualité dont l’annexe au décret de naturalisation. Les personnes réunies se sont félicitées des «réalisations du président Hraoui» et ont pressé les dirigeants libanais de publier l’annexe «dans l’intérêt de ceux qui méritent la nationalité libanaise et qui ne l’ont pas obtenue à travers le premier décret».
L’opposition à la promulgation d’une annexe au décret de naturalisation s’amplifie dans les milieux chrétiens. En opposant un refus catégorique à une nouvelle vague de naturalisation, même si elle s’avère en leur faveur, ces milieux entendent pour la plupart mener jusqu’au bout leur bataille contre un texte qui porte, estiment-ils, un sérieux coup à l’équilibre...