Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Sud : L'Europe en ligne ...

Sans avoir l’air d’y toucher, Madeleine Albright tape sur les doigts des dirigeants libanais: il faut prendre très au sérieux les propositions israéliennes, dit-elle en substance dans un message adressé à Farès Boueiz qui a été l’un de ceux qui se sont le plus montré critiques à l’égard de ces offres. Le secrétaire d’Etat indique avoir reçu de Netanyahu une sorte de lettre d’engagement où il confirme qu’il est déterminé à se retirer du Liban. Ajoutant qu’il demande aux Etats-Unis, en tant que parrains du processus de paix, de veiller à faire combler le vide sécuritaire que laisserait le retrait israélien, afin surtout que les forces partantes et le nord de la Galilée ne subissent pas des attaques qui susciteraient un danger d’explosion. Albright insiste dès lors pour que les Libanais comprennent tout le sérieux de la situation et prennent leurs dispositions pour combler le vide potentiel par le biais de leur armée qui devra empêcher le Hezbollah d’effectuer des opérations contre les Israéliens ou de procéder à des règlements de comptes en ce qui concerne l’ALS. Cependant, le chef de la diplomatie U.S. ne cache pas que Washington est par ailleurs agacé par le radicalisme comme par les provocations de Netanyahu dont l’attitude met en danger le processus de paix régional. Des cadres américains ont, de la sorte, souligné dernièrement devant des visiteurs libanais que les Etats-Unis sont indisposés par le refus israélien de reprendre le dialogue avec la Syrie à propos du Golan, même après une éventuelle application de la 425 au Liban-Sud. Ils ont ajouté que l’on ne réussit toujours pas non plus à obtenir de Netanyahu qu’il assouplisse sa position par rapport au volet palestinien. Quoi qu’il en soit, malgré les recommandations d’Albright, les officiels libanais, pour leur part, campent sur leur position: pas question de négocier le retrait israélien, l’application de la 425 devant être totalement inconditionnelle comme cette résolution l’édicte. Ils rappellent qu’Israël, qui a mis vingt ans avant de faire semblant de reconnaître la 425, a toujours multiplié et varié les conditions: tantôt il exigeait la mise en place d’un gouvernement libanais central fort; tantôt la réunification de l’armée libanaise; tantôt la dissolution des milices… Il en a gardé trois principales: un accord sur des mesures de sécurité, un règlement honorable pour l’ALS et la neutralisation du Hezbollah. Les voyageurs, retour de Washington, affirment que, «cette fois, c’est la bonne: les Israéliens vont sans aucun doute se retirer, probablement en mai ou en juin prochains…». A cette éventualité, le ministre des Affaires étrangères répond en soutenant que l’Etat libanais est prêt à assumer ses responsabilités sécuritaires au Sud. Il confirme que toutes les conditions sont rejetées et que le gouvernement refuse qu’on tente de lui donner des leçons de nationalisme. Cela en réponse à la propagande sioniste qui, en Occident, affirme que Beyrouth préfère les intérêts de Damas aux siens propres et refuse de reprendre le Sud tant que le Golan n’a pas été rendu. Toujours selon les responsables libanais, Netanyahu n’agit dans tous les domaines que pour torpiller le processus de paix. Les Américains en semblent également conscients et, mettant leur amour-propre de côté, ils n’hésitent pas cette fois à solliciter le concours des Européens. Ainsi, selon des sources diplomatiques informées, Albright a expressément informé le Saint-Père et les dirigeants italiens, lors de sa dernière visite à Rome, que ce processus de paix risque de s’effondrer à tout moment, et que tout le monde doit rapidement contribuer à son sauvetage par des pressions sur Israël. Ces mêmes sources ajoutent que «les Européens sont, dès lors, déterminés à jouer un rôle actif, en commençant d’ailleurs par le Liban-Sud. Les Français et les Italiens notamment étudient actuellement la possibilité de renforcer considérablement la FINUL, dans la perspective d’un élargissement de sa mission après un retrait israélien. Paris et Rome ont informé Beyrouth qu’ils sont disposés, le cas échéant, à augmenter les effectifs de leurs contingents de Casques bleus au Sud…». Reste que M. Boueiz a répondu à Mme Albright que le gouvernement israélien ne cherche pas à appliquer la 425, mais à procéder à une opération cosmétique pour redorer son blason auprès de l’opinion, à l’intérieur comme au dehors…
Sans avoir l’air d’y toucher, Madeleine Albright tape sur les doigts des dirigeants libanais: il faut prendre très au sérieux les propositions israéliennes, dit-elle en substance dans un message adressé à Farès Boueiz qui a été l’un de ceux qui se sont le plus montré critiques à l’égard de ces offres. Le secrétaire d’Etat indique avoir reçu de Netanyahu une sorte...