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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Murr propose des solutions rapides au problème des prisons ... et demande des crédits de 13 milliards de L.L.

Après la mutinerie de trois jours à la prison centrale de Roumié, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a réagi et s’est penché sur les conditions de détention des prisonniers. Le dernier jour (jeudi), la révolte s’était soldée par une répression de la part des forces de l’ordre, provoquant 5 blessés parmi les mutins et deux dans les rangs des FSI. Aussi, M. Murr a-t-il soumis, hier, des propositions de solution. Le ministre de l’Intérieur a adressé cinq notes au Conseil des ministres, au ministère de la Justice et à la direction générale des FSI. Dans la première, il propose l’application de l’article 108 du décret-loi sur le règlement des prisons. Celui-ci prévoit que le 15 juin et le 15 décembre de chaque année, le commandant de la gendarmerie peut établir un rapport sur le cas des prisonniers ayant eu une bonne conduite et méritant selon lui une remise de peine ou même une grâce. Selon le décret-loi, ces demandes ne peuvent être générales. Elles doivent donc être individuelles. Dans sa note, le ministre de l’Intérieur précise que cet article n’a jamais été appliqué et qu’il serait bon que le ministre reçoive les rapports sur les «prisonniers méritants» avant la fin du mois de mai 98. Neuf mois au lieu de douze La seconde note est consacrée à une idée proposée par les détenus eux-mêmes, au cours de leur entretien avec M. Murr. Le ministre y prévoit ainsi que l’année de prison serait de neuf mois au lieu de 12, comme cela se fait dans certains pays. Evoquant les mauvaises conditions d’hygiène prévalant dans les prisons, notamment à Roumié, en raison de la surpopulation — qui atteint parfois 30 détenus dans une seule cellule —, M. Murr a proposé de réduire l’année de prison à 9 mois, à l’instar de l’année judiciaire. Selon lui, comme il est impossible, pour l’instant, d’édifier de nouvelles prisons, cette disposition pourrait alléger les cellules. Il a donc suggéré la formation d’une commission des ministères de la Justice et de l’Intérieur afin d’élaborer un projet de loi à ce sujet. Dans la troisième note, le ministre de l’Intérieur demande au procureur général près la Cour de cassation de donner les instructions nécessaires aux parquets et aux juges d’instruction afin d’accélérer les procédures judiciaires et de régler rapidement les cas des personnes en détention préventive. Selon lui, cela devrait aussi permettre de réduire le nombre de détenus ou de prévenus, tout en permettant à la justice de suivre rapidement son cours. Les maladies M. Michel Murr se penche ensuite sur les conditions de détention, et notamment sur le cas de la prison de Roumié. Il relève qu’au cours de son inspection de la prison, il a constaté que les cellules ne pouvaient absorber le nombre de détenus et que le système d’aération était inefficace à cause de la surpopulation. Dans sa quatrième note, il écrit notamment qu’un bâtiment initialement prévu pour 600 détenus en compte 1700. Ni les W.C., ni les cuisines ne peuvent absorber un tel nombre. Et tout cela favorise les maladies. Sans oublier le fait qu’en raison de l’étroitesse des lieux, les détenus ne sont pas installés selon leurs crimes. Ils sont mis tous ensemble et n’ont pas d’occupation... Ouverture d’une enquête Le ministre de l’Intérieur rappelle que de nombreuses études ont été faites à ce sujet et des solutions ont été proposées par son ministère au Conseil des ministres. Elles sont essentiellement basées sur l’augmentation des crédits accordés aux prisons. Un plan quadriennal a même été préparé, prévoyant l’octroi de 20 milliards de LL par an. Malheureusement, souligne M. Murr, aucune somme n’a été déboursée jusqu’à présent. Toutefois, il faut à tout prix entreprendre quelques travaux rapides, dont la réhabilitation de deux bâtiments dans l’enceinte de Roumié, qui pourraient absorber, chacun, 600 détenus, et le réaménagement des W.C. et des cuisines, ainsi que l’équipement d’une salle de consultations médicales au sein de chaque bâtiment. Ces travaux de première nécessité coûtent à peu près 8,5 millions de dollars américains, soit 13 milliards de LL. Selon M. Murr, il serait urgent que le Conseil des ministres vote l’octroi d’un crédit de 13 milliards de LL au ministère de l’Intérieur. Dans sa dernière note, le ministre de l’Intérieur demande à l’inspecteur général des FSI de mener rapidement une enquête avec les officiers et les agents des FSI en charge de la prison de Roumié, afin de déterminer si réellement un des agents a agressé un détenu, en présence d’un officier. Les résultats de l’enquête devront être immédiatement communiqués au ministère afin de prendre les mesures nécessaires si l’agression est établie. En conclusion, le ministre Murr précise que si les autorités approuvent le contenu de ces notes, cela signifiera qu’elles commencent à se pencher sérieusement sur le problème des prisons et à assurer aux prisonniers des conditions de détention humaines et décentes.
Après la mutinerie de trois jours à la prison centrale de Roumié, le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, a réagi et s’est penché sur les conditions de détention des prisonniers. Le dernier jour (jeudi), la révolte s’était soldée par une répression de la part des forces de l’ordre, provoquant 5 blessés parmi les mutins et deux dans les rangs des FSI. Aussi, M....