Célébration de l'Adha dans les différentes régions du Liban Hraoui présente ses voeux à Berry et ignore Hariri (photos)

Le Liban et le monde arabe et islamique ont célébré mardi le premier jour de la fête de l’Adha. Les prêches prononcés, à cette occasion, dans les mosquées à Beyrouth et dans les différentes régions du pays, ont mis l’accent sur la nécessité d’unifier les rangs internes en vue de faire face aux manœuvres israéliennes visant à amener le Liban à négocier des arrangements de sécurité avec l’Etat hébreu. A Beyrouth, le mufti de la République a célébré les prières à la mosquée de l’imam Ali ben Abi Taleb à Tarik el-Jédidé en présence notamment du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, des présidents Sélim Hoss et Chafic Wazzan, du ministre d’Etat pour les Affaires financières, M. Fouad Siniora, et de l’ancien député Issam Naaman. A sa sortie de la mosquée, M. Hariri a été accueilli par une foule qui lui demandait avec insistance de ne pas signer le projet de loi instituant le mariage civil facultatif. À Msaileh A Msaileh, le président de la Chambre des députés, M. Nabih Berry, s’est rendu à la mosquée d’al-Assira’a au Centre culturel Nabih Berry en compagnie du ministre des Travaux publics, M. Ali Harajli, et des députés Ali Khreis, Hassan Alaouiyé et Salah Haraké. Dans son prêche de l’Adha, sayyed Ali el-Amine, président de l’Institut de l’imam Moussa Sadr pour les études islamiques, a affirmé «qu’Israël ne veut pas appliquer la 425 mais tente au contraire de la torpiller», avant de souligner que «cette résolution est demeurée en vigueur grâce à la résistance des habitants du Sud et de la concomitance des fronts libanais et syrien dans le cadre des négociations de paix». Abordant la situation sur le front interne, sayyed el-Amine a estimé que «la maturité politique doit s’accompagner d’une maturité religieuse en vue de pouvoir abolir le confessionnalisme dans les esprits et dans les textes». Et d’ajouter: «Sans une maturité religieuse, le fanatisme persiste». Par ailleurs, le chef du Législatif a continué hier à recevoir en sa résidence de Msaileh les félicitations à l’occasion de la fête de l’Adha. Il a notamment reçu le ministre de l’intérieur, M. Michel Murr, ainsi que le président du Conseil supérieur chiite, l’imam Mohamed Mehdi Chamseddine venu à la tête d’une délégation du CSC. Opposition à la privatisation Devant une délégation de la régie libanaise, M. Berry a réaffirmé son opposition à la privatisation de secteurs publics. Il a souligné à quel point la direction de la régie des tabacs peut «offrir des services sociaux et économiques au pays, et assurer davantage de recettes à l’Etat». Selon lui, cette administration peut également «constituer un rempart devant le gaspillage». M. Berry a conclu en soulignant que ses propos visent à démontrer que «lorsqu’elles sont gérées convenablement, les administrations, et non pas la privatisation, peuvent sauver l’économie nationale». S’adressant d’autre part à des délégations venues des localités de la bande frontalière notamment de Chebaa et du mont el-Rihane, M. Berry a mis en garde le gouvernement contre toute coupe budgétaire qui porterait sur des crédits destinés à financer des projets de développement au Liban-Sud. «Je ne veux pas me précipiter et dire qu’on impose un blocus au Liban-Sud. Mais lorsqu’un tel blocus sera imposé nous lui résisterons comme nous résistons à l’occupation», a-t-il dit avant de souligner que «le Liban-Sud est le seul bastion de résistance qui demeure. Cette résistance est dans l’intérêt des Arabes et du Liban». Il convient de signaler que le chef du Législatif a, à l’occasion de l’Adha, reçu des appels téléphoniques du président de la République, M. Elias Hraoui, et du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Mardi, il s’était rendu à Cana où il s’est recueilli devant les tombes des victimes du massacre de Cana d’avril 1996. Embouteillages à Koreytem A Beyrouth, les rues menant à la résidence du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, ont connu des embouteillages inextricables pendant les deux premiers jours de l’Adha en raison de la foule de personnalités politiques et des nombreuses délégations populaires venues lui présenter leurs vœux à l’occasion de la fête. M. Hariri a renoué cette année avec sa tradition d’ouvrir les portes de sa résidence aux délégations populaires après une interruption de deux ans. M. Hariri a notamment reçu le ministre des déplacés, M. Walid Joumblatt, avec lequel il a évoqué les moyens de financement du processus de retour des déplacés. Il a également reçu le mufti de la République, cheikh Mohamed Rachid Kabbani, et le cheikh Akl de la communauté druze, cheikh Bahjat Gaïth, ainsi que le vice-premier ministre, M. Michel Murr, et le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, M. Fawzi Hobeiche. Notons enfin que M. Hariri a, à l’occasion de l’Adha, pris contact par téléphone avec le commandement syrien et le souverain wahabite, Fahd ben Abdel Aziz, ainsi qu’avec le prince héritier Abdallah ben Abdel Aziz.