La Jordanie dément l'existence d'accords secrets sur l'eau avec Israël

Le ministre jordanien de l’Eau, M. Mounzer Haddadine, a démenti dimanche l’existence d’un accord secret entre son pays et Israël sur un projet de partage des eaux tout en soulignant que cette question faisait l’objet de discussions régulières entre les deux pays. «Il n’existe aucun accord secret entre la Jordanie et Israël et il n’y a pas eu d’accord entre le prince héritier et des responsables israéliens», a déclaré M. Haddadine. Le quotidien israélien Haaretz avait affirmé dimanche qu’un accord secret sur le partage des eaux avait été élaboré par le ministre israélien des Infrastructures nationales Ariel Sharon et le prince héritier jordanien Hassan, et finalisé le 10 mars entre ce dernier et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Selon le Haaretz, ce projet va permettre à la Jordanie, qui souffre d’une pénurie d’eau endémique, de «stocker» dans le lac de Tibériade, les eaux d’un affluent du Jourdain, le Yarmouk, qui se perdent actuellement au sud du lac. Un canal de liaison sera construit à cet effet. Le quotidien ajoute que ce projet risque de susciter des protestations, notamment de la part des Palestiniens et des Syriens. «C’est complètement faux», a dit M. Haddadine qui a souligné avoir été «le seul à discuter avec M. Sharon des questions d’eau» au cours de rencontres «le 18 février, le 8 et le 10 mars». Le ministre a indiqué être parvenu avec M. Sharon à «un accord de principe pour augmenter l’espace alloué par Israël à la Jordanie dans le lac de Tibériade depuis l’hiver 1994». Depuis cette époque, la Jordanie y stocke en hiver 20 millions de m3 d’eau qu’elle récupère l’été. Selon M. Haddadine, le principe d’augmenter ce volume a été arrêté mais aucun chiffre n’a été fixé. Le ministre a souligné que les réunions jordano-israéliennes avaient été «publiques et n’avaient rien de secret», soulignant que l’accord de principe «ne portera pas atteinte à la Syrie ou aux Palestiniens». Un haut responsable jordanien avait auparavant indiqué que la Jordanie était «déterminée à obtenir sa part en eau, telle que stipulée par le traité de paix jordano-israélien (signé en 1994) sans porter atteinte aux droits d’autres parties». Ce responsable a rappelé qu’Amman avait refusé un projet israélien de barrage sur le fleuve Yarmouk, «en raison de l’emplacement du lac de ce barrage, qui allait déborder sur un territoire revendiqué par la Syrie et les Palestiniens», dans le triangle frontalier entre Israël, la Jordanie et la Syrie. M. Haddadine a accusé l’auteur de l’article du Haaretz d’avoir voulu «sciemment semer la zizanie entre frères» arabes mais, a-t-il dit, «il ne réussira pas».