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Actualités - OPINION

Retour aux sources

De Kuala Lumpur à Vienne, de Rome à Bakou, nous parcourons le monde à la recherche de capitaux. Economie de subsistance, croissance plus étalée dans le temps, auraient mieux fait l’affaire du Liban que cette course insensée à l’attraction et à l’accumulation du capital. On aurait eu une société plus solidaire, plus sereine, au lieu de ce «débrouille-toi» généralisé. Au lieu de cette société désaxée, déboussolée, sans repères ni nationaux, ni même moraux, livrée à elle-même, abandonnée à ses initiatives, c’est à dire souvent à ses instincts, et toujours à ses misères. C’est une philosophie sociale, un modèle de société différent qu’il fallait, au lieu de cette course effrénée pour rien. Au lieu de cette course stérile qui ne provoque qu’un surcroît d’anarchie dans les rapports sociaux, personnels et collectifs * * * L’importance de la béatification de Hardini, c’est qu’un modèle est proposé aux hommes. Le génie propre du christianisme, c’est de nous proposer des «saints». Non pas des hommes parfaits, mais des natures perfectibles, quand la grâce les visite. Génie propre, mais modèle universel, qui dépasse les barrières dogmatiques. Un saint n’est pas un saint pour les siens seulement, mais un saint pour tous. Sinon, la sainteté n’a pas de sens. C’est en ce sens que la culture chrétienne est porteuse d’universel. Dans un pays meurtri par l’esprit de division, le modèle proposé par Hardini revêt toute son importance. Il guérit. L’Exhortation apostolique nous invite à mettre en évidence tout ce qui fait que les Libanais de diverses cultures sont un seul peuple. Mais il ne s’agit pas d’un nivellement par le bas, d’un plus petit commun dénominateur culturel et social. Il s’agit d’une rencontre dans les hauteurs des valeurs communes au christianisme et à l’islam: valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui font qu’un peuple est ce qu’il est. Voilà le modèle qu’il nous est demandé de donner au monde, comme un message vécu et transmissible, reproductible. Car il est bon de rappeler, de temps en temps, aux maronites, ce qui fait leur gloire. Ni le commerce, ni la richesse, ni l’initiative privée, ni l’amour de la liberté, ni la licence de faire ce qui leur passe par la tête. Mais Hardini et tout ce qu’il incarne. Retour aux sources. Retour à la vigueur; à ce qui fait la vigueur d’un peuple descendu de la montagne, aujourd’hui ramolli, menacé de décadence.
De Kuala Lumpur à Vienne, de Rome à Bakou, nous parcourons le monde à la recherche de capitaux. Economie de subsistance, croissance plus étalée dans le temps, auraient mieux fait l’affaire du Liban que cette course insensée à l’attraction et à l’accumulation du capital. On aurait eu une société plus solidaire, plus sereine, au lieu de ce «débrouille-toi»...