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Actualités - CHRONOLOGIE

Après Baabda, les maisons d'arrêt de Beyrouth font peau neuve Tabbarah annonce un processus de réhabilitation de tous les palais de justice du Liban (photo)

La maison d’arrêt du Palais de justice de Beyrouth est désormais «décente». Naturellement, on n’a toujours pas envie d’y entrer, mais au moins, comme l’a déclaré le ministre de la Justice, M.Bahige Tabbarah, «la dignité de l’homme contraint d’y passer un peu de temps, en attendant l’issue de l’enquête menée avec lui, y est préservée». Parce que les arrêts sont partie intégrante des Palais de justice, le ministre Tabbarah a lancé, depuis le début de l’année, une campagne pour leur réhabilitation. Cela a commencé avec les arrêts du Palais de justice de Baabda et, mercredi, c’était le tour de ceux du palais de Beyrouth. En principe, cela devrait se poursuivre à Zahlé et à Tripoli, où les lieux de détention sont réputés pour leur non-conformité aux règles élémentaires de santé et d’hygiène. Il était donc temps de mener une telle action. Les journalistes ayant eu l’occasion de visiter les arrêts de Baabda et de Beyrouth avant leur réaménagement ne sont pas prêts d’oublier ce qu’ils ont vu: des cellules humides et sales, des équipements sanitaires délabrés et des interpellés réduits à l’état de loques tant ils dégagent une odeur de moisi. La situation est désormais différente. A Baabda, comme à Beyrouth, les interpellés ne sont plus entassés dans des cellules étroites, obscures et malsaines. A Beyrouth surtout, les deux ailes des arrêts (six petites cellules et quatre grandes, sans oublier la prison individuelle pour ceux qui ne doivent rencontrer personne, le temps de l’enquête) dégagent une impression de propreté et de neuf: les murs, le sol et les barreaux ont été repeints en un gris brillant et en blanc. Cela ne rend certes pas les barreaux moins pénibles à supporter, mais au moins, l’interpellé ne se sent plus comme un zombie, lorsqu’il s’y appuie. Et dire que le chef de la centrale syndicale, Elias Abou Rizk, a passé toute une nuit dans ces lieux, l’an dernier, avant d’être transporté à l’hôpital. Le responsable de la prison, l’adjudant-chef Mounir Akiki, se souvient d’ailleurs de ce fait. Il raconte que, ce soir-là, Abou Rizk était seul dans l’une des deux ailes, et il a préféré occuper la cellule collective, sans toutefois jamais s’allonger sur le matelas posé sur le sol... Tout cela est heureusement de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, aux arrêts de Beyrouth, dans l’aile achevée (l’autre est encore en réaménagement), il n’y a que six personnes, qui, en apercevant le procureur général près la cour da cassation, M. Adnane Addoum — qui accompagne le ministre dans son inspection — se mettent à l’interpeller, pour attirer son attention sur leur cas. Le ministre, M. Addoum, mais aussi le procureur de Beyrouth, M. Abdallah Bitar et le directeur général du ministère, M.Wagih Khater, vérifient les registres des arrêts pour voir s’il y a des personnes arrêtées depuis plusieurs jours.En fait, aucun des 6 interpellés n’a dépassé les 48 h. Le ministre interroge l’adjudant-chef Akiki sur chaque cas et Mme Nada Casti, responsable des fournitures au ministère de la Justice, annonce que Caritas et le Mouvement Social enverront prochainement 50 matelas et autant de couvertures à cette maison d’arrêt. Il serait bon, au passage, de signaler l’immense effort accompli par ces deux organisations de bienfaisance pour améliorer les conditions de détention au Liban. Elles envoient des représentants dans les prisons pour connaître sur place les besoins les plus urgents à satisfaire, avant d’agir, en coordination avec les autorités concernées. C’est dire que leurs efforts sont toujours non seulement utiles, mais en harmonie avec la réalité. Il y a certes encore beaucoup à faire, surtout au niveau de la conception des centres de détention qui ne doivent plus être uniquement perçus comme des lieux de pénitence. Mais le processus semble déjà lancé. Il devrait se poursuivre avec l’adoption par le Conseil des ministres du projet de loi plaçant l’administration des prisons sous le contrôle du ministère de la Justice, au lieu de la laisser sous celui du ministère de l’Intérieur. D’ailleurs, certains voient dans la détermination de Tabbarah à réaménager les arrêts du Liban, un prélude à une telle décision, ou en tout cas, un échantillon de ce qui pourrait — et devrait — être fait.
La maison d’arrêt du Palais de justice de Beyrouth est désormais «décente». Naturellement, on n’a toujours pas envie d’y entrer, mais au moins, comme l’a déclaré le ministre de la Justice, M.Bahige Tabbarah, «la dignité de l’homme contraint d’y passer un peu de temps, en attendant l’issue de l’enquête menée avec lui, y est préservée». Parce que les...