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Actualités - ANALYSE

Hraoui ne souhaite pas la prorogation, affirment les loyalistes

Selon un témoin fiable «une nouvelle prorogation, M. Elias Hraoui n’en veut absolument pas. Il remercie le ciel, quand on en parle devant lui, que le présent mandat de trois ans soit près de s’achever et qu’il se soit finalement déroulé sans catastrophe majeure. Il craignait en effet que la difficile situation socio-économique du pays ne rendit cette période bien plus pénible qu’elle ne l’a été. M. Hraoui, ajoute ce confident, n’est pas du tout disposé à prendre le risque d’un nouveau bail, alors que la crise de subsistance ne cesse de s’aggraver et qu’elle pourrait un jour provoquer une explosion qui balaierait son pouvoir…». Baabda est donc pessimiste à ce stade. Le loyaliste cité répète que «M. Hraoui préfère retourner à la maison, comme on dit. Il a passé neuf ans au pouvoir, plus qu’aucun autre président avant lui. Il s’en va la conscience tranquille et l’âme en paix. Il a fait tout ce qu’il a pu, réalisé ce qui l’était et sous son règne le pays est resté stable». «Le chef de l’Etat, dit encore cette personnalité, évoque volontiers pour justifier son refus de rester, les fins de régime chaotiques des prédécesseurs qui couraient eux-mêmes après la prorogation. En effet, cela n’est pas son fait car en 1995 l’idée, à laquelle il était opposé au départ, n’était pas de lui et il a fallu beaucoup pour le convaincre. Aujourd’hui il préfère une procédure normale, naturelle, lui permettant de remettre à son successeur un pouvoir et un pays en meilleur état que ce qui lui avait été dévolu à son avènement. Il prie d’ailleurs pour qu’à chaque passation de pouvoir dans le futur, sous chaque régime, des progrès auront été marqués». Passant à la suggestion de M. Hraoui d’organiser une élection présidentielle anticipée, cette source indique qu’elle a «pour but de montrer que la détérioration sur le plan socio-économique ne lui est pas imputable, comme le pensent certains qui laissent entendre qu’une autre présence à la tête de l’Etat garantirait une amélioration sur ce front précis. Ce n’est pas vrai qu’en 1995 la Banque centrale a dû claquer 1,5 milliard de dollars à cause de la prorogation mais bien plutôt à cause de la crainte d’un changement de personne à Baabda où aurait pu débarquer un nouveau venu n’inspirant pas confiance, qui aurait fait fuir les capitaux». Puis passant en quelque sorte à la contre-attaque, ce hraouiste indique qu’aux yeux du chef de l’Etat «c’est bien M. Rafic Hariri qui est responsable, par une stratégie erronée dont il n’a jamais voulu démordre, de l’effondrement socio-économique libanais. Dès lors si M. Hariri devait rester au pouvoir après l’élection d’un nouveau président de la République on ne pourrait s’attendre à un quelconque redressement, sauf bien entendu si le chef du gouvernement se résignait à changer du tout au tout sa politique économique, financière et de reconstruction. M. Hraoui refuse absolument qu’on lui attribue la moindre parcelle de responsabilité dans un secteur qui est un domaine réservé pour ainsi dire au président du Conseil, car pour sa propre part il n’a aucune emprise sur les administrations concernées qui sont totalement sous la coupe de M. Hariri». Abordant un exemple du passé, la personnalité hraouiste rappelle que «lorsqu’en 1976 on a élu Elias Sarkis six mois avant l’expiration du mandat de Sleiman Frangié, beaucoup ont cru que l’avènement d’un nouveau régime s’accompagnerait automatiquement de la cessation de la guerre. C’est donc dans cet esprit que les députés avaient alors procédé à une élection anticipée. Il n’en a rien été et il faut comprendre qu’aujourd’hui non plus il n’y aura pas de coup de baguette magique, que la simple élection d’un nouveau chef de l’Etat ne réglera pas la crise socio-économique et qu’on n’abrégerait pas celle-ci en anticipant le scrutin. Si on souhaite un changement positif, c’est au remplacement des responsables véritables de cette crise qu’il faut penser…» Un avis «assez discutable, répond pour sa part un spécialiste politiquement neutre, car dans la mesure où la crise découle d’une perte de confiance, facteur capital en matière de finances comme en économie générale, elle est évidemment imputable à l’ensemble du système et à tous ses tenants en place. Il faut être aveugle ou d’une mauvaise foi totale pour ignorer le préjudice que les querelles de la troïka ont causé au pays. Même si la politique économique suivie était valable, de telles luttes d’influence auraient fatalement tout bloqué». Pour en revenir au domaine politique, des sources proches de Damas livrent un scoop: à les en croire «le futur président de la République est déjà pratiquement choisi. Des concertations sont en cours avec les différentes parties concernées avant d’officialiser sa candidature». Histoire à suivre…
Selon un témoin fiable «une nouvelle prorogation, M. Elias Hraoui n’en veut absolument pas. Il remercie le ciel, quand on en parle devant lui, que le présent mandat de trois ans soit près de s’achever et qu’il se soit finalement déroulé sans catastrophe majeure. Il craignait en effet que la difficile situation socio-économique du pays ne rendit cette période bien plus...