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Actualités - CHRONOLOGIE

La Sierra Leone expulse des hommes d'affaires libanais

Quelque 22 étrangers, principalement des négociants libanais, accusés de s’être montrés «déloyaux» envers la Sierra Leone et d’avoir collaboré avec la junte récemment chassée du pouvoir, ont été expulsés, selon des sources officielles à Freetown, citées par l’AFP. Parmi ces négociants figurent plusieurs «poids lourds» du monde des affaires, dont une négociante en diamants de Kenema (est du pays), Mlle Faze Talib Saad. La plupart d’entre eux travaillaient dans l’importation de riz, la fabrication de meubles et le commerce de diamants dans la capitale et dans les villes de l’est du pays, comme Kono et Kenema. Ces expulsions, signées par le président Ahmad Tejan Kabbah, rétabli au pouvoir le 10 mars dernier, et annoncées par le Garde des Sceaux, ont suscité un vif émoi parmi la communauté libanaise de Sierra Leone, forte de 12.000 personnes avant le coup d’Etat du 25 mai dernier. Seuls 300 Libanais étaient restés en Sierra Leone sous le régime de la junte et des centaines d’autres ont commencé à revenir dans le pays. «C’est comme si on enterrait quelqu’un de notre communauté», commentait un commerçant. Neuf des personnes expulsées étaient naturalisées, mais leur citoyenneté sierra-léonaise leur a été retirée avant leur expulsion. Selon un communiqué signé du Garde des Sceaux, Solomon Berewa, «leur présence continue dans le pays est contraire aux intérêts de la Sierra Leone. Par leurs actions dans le passé, ils se sont montrés déloyaux envers la Sierra Leone et son gouvernement». «Ceux qui ont été expulsés ont apporté leur plein soutien à la junte, causant difficultés et souffrances à notre peuple», a ajouté M. Berewa sur les ondes de la radio. L’une des personnes expulsées est accusée d’avoir empoché 637.000 dollars de la junte théoriquement pour l’achat de riz qu’elle n’a jamais livré. «De telles fausses factures ne représentent que des gouttes dans l’océan. Il existe un grand nombre de tractations de ce type», a indiqué un responsable de la Banque centrale, cité toujours par l’AFP. Un autre des expulsés, M. Mohammed Wansa, était entré en conflit avec le gouvernement civil en 1996, auquel il avait réclamé 5 millions de dollars pour un navire destiné à la marine sierra-léonaise et jugé surévalué par le gouvernement. «Les pratiques commerciales inacceptables de ces individus ont entraîné d’importantes pertes en matières de droits de douanes et taxes d’importation, qui sont la principale source de revenus du pays. Tout sera mis en œuvre pour que ces personnes rendent les sommes qu’elles doivent au gouvernement», poursuit le communiqué. Selon des proches des personnes expulsées, plusieurs d’entre elles avaient déjà fui le pays devant l’avancée des troupes de l’ECOMOG qui a chassé la junte de Freetown à la mi-février.
Quelque 22 étrangers, principalement des négociants libanais, accusés de s’être montrés «déloyaux» envers la Sierra Leone et d’avoir collaboré avec la junte récemment chassée du pouvoir, ont été expulsés, selon des sources officielles à Freetown, citées par l’AFP. Parmi ces négociants figurent plusieurs «poids lourds» du monde des affaires, dont une négociante...