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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Il a inauguré le nouveau siège de l'ambassade du Liban à Abou Dhabi Hraoui rejette catégoriquement la proposition israélienne Le chef de l'Etat appelle à la tenue d'un sommet arabe axé sur le boycott d'Israël

Le président Elias Hraoui a catégoriquement rejeté toute négociation avec Israël sur la 425, estimant que cette résolution constitue un verdict international en faveur du Liban, lequel n’est pas disposé à le remettre en question. Au deuxième jour de sa visite aux Emirats arabes unis, le chef de l’Etat a inauguré le nouveau siège de l’ambassade du Liban et la stèle commémorative érigée par la colonie libanaise aux EAU. M. Hraoui a par ailleurs évoqué les questions d’actualité lors d’une rencontre avec les membres du corps diplomatique arabe accrédités à Abou Dhabi, suivie d’une conférence de presse. A cette occasion, il a qualifié de «leurre thermique» la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban-Sud, affirmant qu’une éventuelle évacuation ne peut pas réaliser la paix qui nécessite un règlement global. M. Hraoui a appelé à la tenue d’un sommet arabe axé sur le boycott total d’Israël sur les plans politique, économique et culturel. La rencontre avec les ambassadeurs arabes s’est déroulée en présence des ministres Mohsen Dalloul et Chaouki Fakhoury. Le doyen du corps diplomatique, l’ambassadeur de Palestine, M. Khaled Malek, a prononcé une allocution pour rendre hommage aux efforts déployés par M. Hraoui afin de rétablir la paix au Liban et pour resserrer les liens entre les Etats arabes. Prenant à son tour la parole, le président de la République a souligné que le Liban est «un modèle de convivialité entre les religions célestes», mettant l’accent sur «l’unité entre les Libanais qui ont surmonté les difficultés qui ont frappé leur pays». «Le Liban est allé à Madrid pour être aux côtés de ses frères arabes dont la terre est occupée par Israël en Jordanie et dans le Golan et pour défendre les droits du peuple palestinien, a-t-il ajouté. Nous aurions souhaité rester unis. Lors de ma rencontre l’année dernière avec le président Bill Clinton, je lui ai dit que le Liban sera le dernier pays arabe à signer une paix avec l’Etat hébreu. Notre force réside dans notre union. Et plus nous sommes divisés, plus nous sommes faibles et vulnérables. Je ne crois pas qu’un retrait israélien (du Liban-Sud) permettra de réaliser une paix globale. Cette paix ne peut être que juste et doit impliquer tous les Etats. Le Liban signera (la paix) avec tous les pays arabes ou ne signera pas». La conférence de presse s’est déroulée en présence du ministre émirati de l’Information, cheikh Abdallah Ben Zayed, et du président du comité d’honneur chargé d’accompagner M. Hraoui durant sa visite, le ministre de l’Electricité et de l’Eau, Hamid Nasser Oueiss. Etaient également présents les membres de la délégation libanaise et les présidents des syndicats de la presse et des rédacteurs, MM. Mohammed Baalbacki et Melhem Karam. M. Hraoui a précisé que son entretien avec cheikh Zayed Ben Sultan al-Nahyane mardi soir a porté sur les développements au Proche-Orient, les souffrances du peuple irakien et la question des îles émiraties occupées par l’Iran. «La résolution 425 est un verdit international en faveur du Liban et il ne peut y avoir de négociations sur un jugement, a-t-il dit. Si Israël veut se retirer il n’a qu’à le faire, personne ne l’en empêchera. Nous sommes soucieux de voir les résolutions internationales mises en œuvre non seulement en Europe, en Amérique latine ou en Irak, mais partout dans le monde. Il est absolument hors de question de négocier avec Israël, sinon nous risquons de perdre le verdict». «L’ALS, des hors-la-loi» Qualifiant les milices de l’Armée du Liban-Sud de «hors-la-loi», M. Hraoui a poursuivi: «Les propositions israéliennes sont des leurres thermiques dont le principal objectif est de créer des dissensions entre les Libanais (...). Si je reçois maintenant un coup de téléphone me prévenant qu’Israël s’est retiré, je dirais: adieu». Tout en mettant l’accent sur l’importance du rôle des Européens dans la région, le chef de l’Etat a estimé que «seules des pressions américaines exercées sur Israël sont susceptibles de remettre sur les rails le processus de paix. Les Etats-Unis peuvent recevoir l’aide de leurs amis et notamment celle de la France (...). Je ne pense pas qu’un éventuel retrait israélien (du Liban-Sud) peut réaliser une paix globale. Le règlement doit être juste et doit concerner tous les pays arabes qui doivent récupérer toutes leurs terres occupées». M. Hraoui a réaffirmé le refus catégorique du Liban d’implanter sur son territoire les réfugiés palestiniens. «Nous n’avons ni l’espace ni les moyens nécessaires pour cela. J’espère que chaque Libanais récupérera sa nationalité et sa terre», a-t-il dit. Le chef de l’Etat s’est déclaré pessimiste quant à l’avenir des Arabes au cas où les choses ne changeraient pas. «Où est la presse arabe? s’est-il interrogé. Où sont les richesses et les ressources des Arabes? L’information et les finances sont les principaux piliers de la puissance. Je souhaite la tenue d’un sommet arabe au cours duquel on prêtera serment pour qu’il n’y ait aucune relation avec Israël avant la libération de tous les territoires arabes occupés. Nous ne voulons pas que les pays arabes traitent avec Israël alors que des territoires arabes sont occupés et les droits du peuple palestinien sont spoliés. Je me demande pourquoi il n’y aurait pas d’entente arabe globale pour que tous les droits arabes soient restitués ou bien pour qu’il y ait un boycottage d’Israël». M. Hraoui a souligné que les relations entre l’Etat hébreu et l’Union européenne ne sont pas bonnes, rappelant l’incident dont a été victime le ministre britannique des Affaires étrangères, M. Robin Cook, à Jérusalem, lorsque M. Benjamin Netanyahu avait annulé un dîner donné en son honneur parce qu’il s’est rendu à Jabal Abou Ghoneim. «Mais l’Union européenne osera-t-elle imposer des sanctions économiques à Israël»? a-t-il demandé. Le président Hraoui a enfin encouragé les Emiratis et les membres de la colonie libanaise installés aux EAU à investir au Liban où de nombreuses facilités fiscales sont accordées. Après la conférence de presse, M. Hraoui a invité à sa table des représentants de la colonie libanaise, notamment ceux qui ont contribué au financement de la construction de l’ambassade et de la stèle commémorative édifiée pour illustrer les liens étroits entre le Liban et les Emirats. Lors de la cérémonie d’inauguration de l’ambassade, M. Hraoui a prononcé une allocution de circonstance mettant l’accent sur les liens étroits entre le Liban et les Emirats et remerciant les membres de la colonie libanaise «sans lesquels cette chancellerie n’aurait pas pu être édifiée». L’ambassadeur du Liban à Abou Dhabi, M. Georges Siam, a ensuite adressé de chaleureux remerciements au chef de l’Etat et à cheikh Zayed qui a offert la parcelle de terrain sur laquelle le bâtiment a été construit. Il a aussi rendu un vibrant hommage aux Libanais des Emirats «qui n’ont pas hésité à faire le nécessaire pour permettre à ce rêve de se concrétiser». L’ingénieur Albert Matta a aussi prononcé une allocution au nom de la colonie libanaise aux EAU qui compte environ 60 mille personnes dont la moitié vivent à Abou Dhabi. M. Hraoui doit se rendre aujourd’hui à Dubaï avant de rentrer ce soir à Beyrouth.
Le président Elias Hraoui a catégoriquement rejeté toute négociation avec Israël sur la 425, estimant que cette résolution constitue un verdict international en faveur du Liban, lequel n’est pas disposé à le remettre en question. Au deuxième jour de sa visite aux Emirats arabes unis, le chef de l’Etat a inauguré le nouveau siège de l’ambassade du Liban et la stèle...