Après le meurtre d'un de ses chefs Le Hamas menace les intérêts sionistes dans le monde

Le Hamas a menacé de venger «rapidement» le meurtre d’un de ses chefs militaires, Mohieddine Sharif, dont il a attribué la responsabilité à Israël. Benjamin Netanyahu a nié l’accusation, alors que son ministre de la Sécurité intérieure Avigdor Kahalani y voyait «le doigt de Dieu» et que Yitzhak Mordehaï, ministre de la Défense, se félicitait de cette disparition. «Notre riposte ne sera pas simple. La vengeance sera plus rapide que beaucoup ne le croient», a affirmé dans un communiqué l’aile militaire du Hamas, le groupe Ezzeddine al-Kassam. «La riposte sera encore plus sévère que celle qui a vengé le meurtre de l’ingénieur Yehya Ayache», a ajouté le mouvement. Yehya Ayache, principal artificier du Hamas, avait été tué en janvier 1996 dans un attentat attribué aux services secrets israéliens. Dans les deux mois qui avaient suivi, quatre attentats-suicides à la bombe avaient fait 58 tués en Israël. Le meurtre de Mohieddine Sharif «va nous pousser inéluctablement à étendre la bataille hors de la patrie pour viser les intérêts sionistes dans le monde entier», a poursuivi le Hamas. «Nous ne parlons pas dans le vide car nous avons les ressources humaines et logistiques par faire souffrir les sionistes pendant de longues années», selon le texte. Le Hamas a en outre appelé l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat à cesser «la soi-disant coopération sécuritaire avec l’entité sioniste (...), qui constitue un crime contre notre peuple et contre la patrie». Selon le mouvement de la Résistance palestinienne, Sharif était notamment à l’origine des quarte attentats qui avaient suivi l’assassinat d’Ayache. Au total, selon le communiqué du Hamas, Sharif était responsable de la mort d’une centaine d’Israéliens. Immédiatement après la diffusion de ce communiqué, la police et l’armée israéliennes ont été placées en état d’alerte. «Nous allons déployer des renforts car les avertissements du Hamas ont été suivis d’effet dans le passé», a affirmé à la radio publique le chef de la police israélienne, M. Yéhoud Vilk. «De toute façon, nous avions l’intention de renforcer notre dispositif en avril à l’approche de la Pâque», a-t-il ajouté. Les fêtes de la Pâque juive commencent le 10 avril et durant une semaine. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a démenti toute responsabilité d’Israël dans le meurtre de Sharif. Le ministre de la Sécurité intérieure, M. Avigdor Kahalani, a affirmé qu’il était mort en préparant une bombe pour un attentat anti-israélien. «Il a été tué au cours d’un accident de travail en préparant une voiture piégée», a affirmé M. Kahalani. Un porte-parole de la police israélienne a estimé que «les charges explosives utilisées dans les voitures piégées contiennent souvent des balles et il se peut que plusieurs aient été projetées dans le corps de la victime». «Nous avons vu beaucoup de douilles près de la carcasse calcinée du véhicule», a encore dit le porte-parole, également à la télévision.