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Actualités - CHRONOLOGIE

Présidence - Passation de pouvoirs Lahoud explore les administrations et Hraoui lui prépare un dossier dénonciateur

Tandis que le général Lahoud va à la découverte des administrations une par une, son prédécesseur lui prépare un dossier complet dans lequel il dénonce tout ce qui ne va pas, toutes les chausse-trappes dont il lui faudra prendre garde. Encore un peu enfants dans la pratique institutionnelle, certains haririens s’étonnent de voir le président élu convoquer tour à tour les cadres de l’appareil d’État pour prendre connaissance de la marche des administrations. C’est pourtant ce qui se faisait normalement, et très logiquement du reste, avant la guerre. C’est un peu à cause de la tourmente que M. Hraoui lui-même s’était abstenu de ce tour de table informel. Mais la démarche du général montre aussi qu’il entend ne pas trop s’en laisser conter, même si les pouvoirs de la présidence de la République ne sont plus ce qu’ils étaient avant Taëf. Le général multiplie donc les séances de travail avec les responsables des différentes branches du service public, administrations générales, conseils, offices autonomes et caisses. Il semble accorder une attention particulière aux dossiers à caractère budgétaire et financier, la lutte contre la corruption et pour le redressement de la trésorerie publique étant comme l’on sait l’une de ses priorités majeures. Si certains loyalistes ont ressenti comme des frissons d’inquiétude, le président du Conseil a pour sa part vivement recommandé à tous les hauts fonctionnaires de tout livrer sans retenue au nouveau chef de l’État, de tout lui exposer clairement, avec franchise et dans la plus parfaite transparence. Il a fait, de Damas, de telles recommandations notamment aux puissantes institutions que l’on dit dépendre plus ou moins de lui, comme le Conseil du développement et de la reconstruction, le Conseil de développement de l’investissement (en anglais, Investment Development Authority of Lebanon, IDAL), Elissar ou le Conseil du Sud. Hariri pris de court Cependant, ses proches indiquent que M. Hariri a été plutôt pris de court lui-même car le général-président ne l’avait pas prévenu qu’il voulait procéder à ce coup d’éclairage. Qui s’est accompagné d’un procès-verbal en bonne et due forme, à chaque rencontre. Toujours d’après ses proches, le président du Conseil a été surpris, en prenant connaissance des questions pointues posées par le général, de la connaissance approfondie que ce dernier semble avoir de certains dossiers. Inversement, ces mêmes sources haririennes et fonctionnariales affirment que le nouveau chef de l’État a été parfois étonné, notamment en apprenant en détail les difficultés rencontrées sur le terrain par Elissar, programme de banlieue, et les moyens onéreux de lever certains obstacles. Du reste le général a demandé à revoir de nouveau, pour de plus amples explications, certains cadres vus auparavant en présence de M. Hariri. Il est prématuré de tirer des conclusions de ce tour d’horizon. Mais selon nombre de politiciens, il n’est pas impossible que le nouveau régime tente de réorganiser les cadres des institutions autonomes qui échappent à tout contrôle financier sérieux ou même parfois à la surveillance de la Cour des comptes. Toujours selon ces politiciens, on ferait chapeauter le tout par un ministère du Plan ressuscité, comme du temps de Chehab et le CDR ne serait plus le super-ministère qu’il est. On reparle d’ailleurs de ramener les portefeuilles à 18, comme jadis. Dans ce cadre, il convient de signaler que le président de l’Association des industriels, M. Jacques Sarraf, insiste pour qu’on ne supprime surtout pas le département de l’Industrie et même qu’on lui rajoute la section du commerce extérieur relevant actuellement de l’Économie.
Tandis que le général Lahoud va à la découverte des administrations une par une, son prédécesseur lui prépare un dossier complet dans lequel il dénonce tout ce qui ne va pas, toutes les chausse-trappes dont il lui faudra prendre garde. Encore un peu enfants dans la pratique institutionnelle, certains haririens s’étonnent de voir le président élu convoquer tour à tour les...