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Actualités - ANALYSE

Vie politique - L'élection de Lahoud a modifié la donne L'opposition dans l'expectative

L’histoire, dit-on, est un perpétuel recommencement. Surtout au Liban, où chaque changement apporte avec lui son lot d’espoirs et d’aspirations. Car ce qui se produit aujourd’hui au niveau politique suite à l’élection du général Émile Lahoud à la présidence ressemble en beaucoup de points à ce qui s’était produit lors de l’accession, en octobre 1992, du président Rafic Hariri à la tête du gouvernement. À cette époque, la nomination du président Hariri avait permis de juguler le ras le bol de l’opposition irritée au plus haut niveau par les élections législatives de l’été 92 alors boycottées par près de 85 % des électeurs. En octobre 1992, la majorité des Libanais fondaient beaucoup d’espoirs sur le gouvernement Hariri dont ils attendaient de grandes réalisations en un temps record. Hariri était alors considéré par les Libanais comme l’Homme du salut et du sauvetage et les opposants politiques avaient dû mettre de l’eau dans leur vin pour ne pas s’attirer la désapprobation. Mais les mois et les années passèrent sans que le président Hariri ne parvienne à réaliser tout ce que le peuple attendait de lui. Commença alors une période de tiraillements politiques qui amena l’opposition à reprendre progressivement du poil de la bête. Certains firent alors de l’opposition pour le principe, d’autres pour tenter de rectifier le tir, d’autres encore pour tenter de reprendre à Hariri la place qu’ils estimaient devoir leur revenir… Mais l’opposition ne put en fait rien modifier à la situation. Aujourd’hui, le peuple libanais connaît un regain d’espoir à la suite de l’élection du général Émile Lahoud à la magistrature suprême. Rien n’est joué Au niveau politique, l’opposition donne l’impression d’être désorientée, sinon divisée. Car, alors que certains – tant à l’intérieur qu’à l’extérieur – ont pris la résolution de ne pas émettre de jugements avant d’avoir vu le président élu à l’œuvre, d’autres ont clairement proclamé leur appui ou leur opposition au nouveau chef de l’État. D’un côté, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, s’est félicité de l’élection du général. M. Dory Chamoun n’a pas adopté de position négative et M. Amine Gemayel a été bien loin en félicitant le général élu et en se plaçant à son entière disposition. Le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, n’a pas félicité le président élu dans l’attente d’«une occasion prochaine» qui lui permettrait de le faire et a annoncé s’abstenir de «toute prise de position préalable fut-elle positive ou négative». Le courant aouniste s’est trouvé, lui, divisé par cette élection qui n’a pas manqué de semer le trouble dans les rangs des députés opposants dont certains ont pris le parti du silence alors que d’autres se sont carrément rangés dans le camp des loyalistes. Situation temporaire bien évidemment puisque rien n’est encore joué et que personne n’a dit son dernier mot.
L’histoire, dit-on, est un perpétuel recommencement. Surtout au Liban, où chaque changement apporte avec lui son lot d’espoirs et d’aspirations. Car ce qui se produit aujourd’hui au niveau politique suite à l’élection du général Émile Lahoud à la présidence ressemble en beaucoup de points à ce qui s’était produit lors de l’accession, en octobre 1992, du...