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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Un opuscule sur les réalisations du régime en préparation Les milieux de Baabda s'offusquent des critiques contre Hraoui

À entendre les éloges récurrents que l’on fait de son successeur, le général Émile Lahoud, le président Élias Hraoui ne peut qu’être irrité. En se félicitant ainsi de ce que la loi sera enfin appliquée, tout en critiquant sans répit le mandat de M. Hraoui «qui n’a guère tenu compte des aspirations des gens», on dénigre toutes les réalisations du pouvoir au cours des neuf dernières années. C’est injuste, affirme un ministre proche du chef de l’État, car c’est bien grâce à ce mandat que le Liban existe encore aujourd’hui et que ses institutions ont pu continuer à fonctionner. Selon la même source, les propos tenus par les détracteurs du président de la République sont à la limite de la diffamation. Car s’il est vrai que le mandat Hraoui n’a pas réussi à concrétiser tous les espoirs des Libanais, le chef de l’État bénéficie toutefois de «circonstances atténuantes». En effet, les agressions israéliennes contre le Sud, et l’opération Raisins de la colère, en particulier, ont retardé le processus de développement et la relance économique dans le pays. De fait, on se souvient que le massacre de Cana avait été accompagné du bombardement de nombreux secteurs vitaux au-delà de la zone de combats traditionnelle. D’autre part, peut-on imputer au seul chef de l’État la responsabilité des erreurs commises durant son mandat ? Oublie-t-on qu’à l’ombre de la troïka, les présidents Nabih Berry et Rafic Hariri assument la même responsabilité. D’aucuns estiment, par ailleurs, qu’avec le nouveau président de la République, l’État de droit pourrait enfin voir le jour. Ce point de vue, ajoute la source ministérielle, est d’autant plus outrageant qu’il émane des milieux du président Hariri. Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres à Baabda, M. Hraoui a ainsi reproché à l’un des ministres présents de se contenter de déplorer les lacunes. Pourquoi n’avoir donc pas agi, pendant qu’il en était encore temps, en vue de renforcer le rôle des institutions ?, a demandé le chef de l’État. Le ministre interpellé avait pourtant participé à tous les gouvernements qui se sont succédé depuis l’avènement de Taëf… Rectification du tir Mais le Premier ministre a tôt fait de réaliser que cette campagne de dénigrement contre le président Hraoui pourrait également le viser dans la mesure où son rôle au sein du pouvoir est essentiel. D’où un retournement de situation en faveur du chef de l’État qui, du jour au lendemain, a fait l’objet des louanges directes ou indirectes du chef du gouvernement. Il n’empêche que la réaction des milieux (offusqués) de Baabda ne s’est pas fait attendre : c’est ainsi qu’ils n’ont pas manqué de rappeler que la gestion des gouvernements successifs présidés par M. Hariri a conduit à une dette publique qui a atteint le chiffre astronomique de 18 milliards de dollars. De plus, soulignent ces milieux, le déficit budgétaire a dépassé les 50 %. Peut-on en imputer la responsabilité au seul chef de l’État ? Celui-ci a pourtant multiplié ses mises en garde concernant la politique financière du gouvernement. Mais il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre... Loin de vouloir accabler le gouvernement, les sources proches de Baabda tiennent, disent-ils, uniquement, à faire la part des choses. Pour sa part, se décidant à ménager la chèvre et le chou, le président Hariri a finalement entrepris de louer les réalisations du mandat Hraoui et celles du commandement de l’armée qui a notamment veillé au maintien de la sécurité et de la stabilité dans le pays. En tout état de cause, des sources bien informées indiquent que les assistants du président Hraoui s’apprêtent à publier un opuscule sur les réalisations du mandat en mettant l’accent sur les progrès accomplis depuis son accession au pouvoir.
À entendre les éloges récurrents que l’on fait de son successeur, le général Émile Lahoud, le président Élias Hraoui ne peut qu’être irrité. En se félicitant ainsi de ce que la loi sera enfin appliquée, tout en critiquant sans répit le mandat de M. Hraoui «qui n’a guère tenu compte des aspirations des gens», on dénigre toutes les réalisations du pouvoir au cours...