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Actualités - CHRONOLOGIE

Après une semaine folle, la droite française face à son avenir

L’opposition française s’est déchirée tout au long de la folle semaine qui a suivi l’élection de cinq présidents de région UDF avec le soutien du Front national, et elle doit aujourd’hui résoudre la question de la survie de l’UDF et des liens de la confédération avec le RPR Lundi dernier, la droite s’était réveillée avec la gueule de bois. La veille, le second tour des élections cantonales, qui devaient permettre à la gauche de conquérir 12 conseils généraux, a en effet amplifié l’échec des régionales sept jours plus tôt. Si deux des cinq présidents de région élus grâce au FN (Jean-Pierre Soisson en Bourgogne et Bernard Harang dans le centre) ont démissionné, trois autres (Charles Millon en Rhône-Alpes, Jacques Blanc en Languedoc-Roussillon et Charles Baur en Picardie) résistent aux menaces d’exclusion et aux pressions de leurs dirigeants nationaux et à celles de la gauche. Face à une situation qui, selon lui, «risque d’abîmer la France, ses valeurs et son image», le président Jacques Chirac est solennellement intervenu pour «désapprouver» les alliances de la droite et de l’extrême droite, reprocher à la gauche d’avoir «jeté de l’huile sur le feu», et qualifier le FN de «parti de nature raciste et xénophobe». Désireux de reprendre la main face au premier ministre Lionel Jospin conforté par les élections, le chef de l’Etat a annoncé dans la foulée son intention de «conduire une grande réflexion» sur la modernisation de la vie politique. A cet effet, il engagera aujourd’hui des consultations avec les chefs des «formations politiques républicaines», excluant ainsi le FN. Un «grand parti du centre» A l’UDF, le président de Force démocrate François Bayrou a été, selon l’expression d’un groupe de jeunes députés UDF, «le premier à prendre acte de l’usure des formations politiques» de l’opposition. Convaincu qu’un destin politique se construit sur un acte fort, comme celui de Jacques Chirac démissionnant de Matignon en 1976 et créant le RPR, l’ancien ministre de l’Education nationale a proposé mercredi la constitution d’un grand parti du centre ayant vocation à remplacer l’UDF, sur une ligne clairement anti-FN. Cette initiative a été rapidement qualifiée par Alain Madelin, président de Démocratie libérale, de «mauvais coup» destiné à «casser l’UDF». Face à l’attaque frontale de François Bayrou, le président de l’UDF François Léotard lui a reproché «une initiative plus personnelle que collégiale» et a organisé une contre-offensive afin d’assurer sa survie politique. En début de semaine, il réunira les chefs des cinq composantes de l’UDF, François Bayrou, Alain Madelin, Hervé de Charette (PPDF), Thierry Cornillet (Parti radical) et Pierre-André Wiltzer (Adhérents directs), pour «vérifier si le pacte fondateur de l’UDF a des raisons d’être rompu». François Léotard ira ensuite devant les groupes UDF à l’Assemblée nationale et au Sénat les interroger sur la «pérennité» de la confédération, avant de consulter la base UDF. Samedi, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing, fondateur de l’UDF, a réclamé cette consultation, en souhaitant que la question posée soit: «Voulez-vous l’unité de l’UDF et la disparition de ses composantes?». Pour lui, ce sont les états-majors des composantes qui, pour préserver leurs avantages, bloquent «cette réforme qu’attend l’UDF».
L’opposition française s’est déchirée tout au long de la folle semaine qui a suivi l’élection de cinq présidents de région UDF avec le soutien du Front national, et elle doit aujourd’hui résoudre la question de la survie de l’UDF et des liens de la confédération avec le RPR Lundi dernier, la droite s’était réveillée avec la gueule de bois. La veille, le...