Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L'Arabie, le Mexique et le Vénézuela d'accord pour réduire la production de brut

L’Arabie Séoudite et le Venezuela se sont entendus dimanche avec le Mexique, qui n’appartient pas à l’OPEP, pour tenter de réduire la production mondiale afin de faire remonter les prix du pétrole. Les ministres du Pétrole de ces trois pays, qui se font concurrence sur le marché des Etats-Unis, ont annoncé après deux jours de réunions secrètes à Ryad qu’ils allaient tenter de réduire la production mondiale de 1,6 à 2 millions de barils par jour pour redresser les cours. Ceux-ci étaient tombés au cours de la semaine à leur plus bas niveau depuis neuf ans et demi. Le Brent, pétrole de référence de la mer du Nord, était tombé de 19 à 12 dollars le baril, et la corbeille des bruts de l’OPEP était tombée en dessous de 11 dollars. Dans un communiqué conjoint, les ministres disent avoir déjà obtenu des engagements pour une réduction de 1,1 million de b/j de la part de pays producteurs qu’ils n’ont pas nommés. Ils annoncent de nouvelles concertations, avec des membres de l’OPEP et en dehors du cartel, pour parvenir à la réduction qu’ils jugent nécessaire pour redresser les cours. L’Arabie Séoudite, premier exportateur mondial, était la seule dimanche en fin de soirée à avoir chiffré sa baisse de production: 300.000 b/j du 1er avril à la fin de l’année. Le Venezuela est le deuxième exportateur de l’OPEP. Si cet accord était suivi d’effet, ce serait la première fois que producteurs de l’OPEP et non OPEP parviendraient à s’entendre pour réduire la production et redresser les cours. A la fin des années 80, une réunion OPEP et non OPEP avait échoué à Vienne, les producteurs ne parvenant pas à s’entendre sur les coupes. Alors que les membres de l’OPEP refusaient de se réunir à Vienne pour revoir les quotas, la concertation des trois pays prouve à quel point leur guerre de la production menaçait leur économie. Le marché des Etats-Unis Les pertes de l’Arabie Séoudite, qui produit 8,7 millions de b/j, sont estimées par le magazine spécialisé Middle East Economic Digest (MEED) à un milliard de dollars par mois. Depuis que l’OPEP avait décidé en novembre de relever son plafond de production de 10%, le fixant à 27,5 millions de b/j, les prix s’étaient effondrés. Malgré la baisse des cours, le Venezuela refusait obstinément de respecter son quota, et continuait à le dépasser, de 600.000 b/j selon le gouvernement de Caracas, de 800.000 à 900.000 b/j selon des estimations des milieux pétroliers. De peur de perdre ses parts de marché, l’Arabie Séoudite a refusé de rejouer le rôle de producteur résiduel qu’elle avait assumé au début des années 80, en réduisant unilatéralement sa production pour redresser les cours. L’Arabie, le Venezuela et le Mexique se disputent le marché des Etats-Unis, le plus important au monde. D’après le MEED, après avoir été reléguée en troisième position sur le marché américain derrière le Venezuela et le Mexique, l’Arabie était repassée en tête en décembre après l’augmentation de son quota de 8 à 8,76 millions de b/j. En 1997, la production moyenne du Mexique était estimée par le Petroleum Intelligence Weekly à 3,040 millions de barils/jour, celle du Venezuela à 3,307 mbj, celle de l’Arabie à 8,358 mbj. Le communiqué tripartite constate que la faiblesse du marché a «mené à une chute des prix et à une réduction des revenus de tous les pays producteurs de pétrole». Il exprime la crainte que cette baisse ne «conduise à une réduction des investissements nécessaires pour garantir l’approvisionnement mondial et ébranle la stabilité économique mondiale à moyen terme». Plus le prix du baril baisse, moins les compagnies sont prêtes à investir dans la recherche de nouveaux gisements mais surtout dans les développements technologiques pour exploiter les gisements vieillissants ou d’accès difficile.
L’Arabie Séoudite et le Venezuela se sont entendus dimanche avec le Mexique, qui n’appartient pas à l’OPEP, pour tenter de réduire la production mondiale afin de faire remonter les prix du pétrole. Les ministres du Pétrole de ces trois pays, qui se font concurrence sur le marché des Etats-Unis, ont annoncé après deux jours de réunions secrètes à Ryad qu’ils allaient...