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Actualités - OPINION

Accroche-coeur Gare à la tendresse qui s'égare

Il est scannerisé, radiographié, échographié, endoscopié. Déjà avant sa naissance, l’enfant est star. Plus tard, on verra maman se pencher sur sa progéniture avec fierté. Elle est attendrissante: tout à la fois virtuose de la poussée, champion de la couche-culotte, as de la tétine à trois vitesses... On lui demande de servir de coussin, de chaufferette, de réveille-matin, de médium, de compagnon de jeu. On est loin de la mater-familias des siècles passés où elle tapotait la joue, transmettait valeurs et héritage contre respect et obéissance. C’était un peu l’étouffoir. Elle en faisait parfois trop. Maman aujourd’hui se veut l’amie-complice, à l’écoute de son enfant. Il en réclamera toujours plus. Elle en redonnera. Elle a choisi ce «job» à plein temps. Gloire soit rendue à cette noble gent. Où cependant certaines, petit nombre agité, n’oublient pas leur petite personne. Mamans, elles ne veulent l’être qu’à mi-temps. Elles se distinguent même par une quasi-absence. Comme des anguilles, elles s’excluent de la cellule familiale. Elles s’en remettent au personnel, sri-lankais ou philippin. Sous les préaux des écoles (et pas des moindres), les complaintes s’égrènent: chaussettes dépareillées, cheveux ébouriffés; sous-vêtements pouilleux; leçon non apprise; devoir mal rédigé; yeux ensommeillés puisqu’on a zappé toute la soirée avant d’effeuiller des magazines plus ou moins suggestifs... Ce n’est pas tout. Les cas de morosité chronique, de déprime due au manque de tendresse vont crescendo. Devant tant d’accusations, Maman se rebiffe, et s’écrie «Je n’ai pas quatre mains». Pas plus que les autres d’ailleurs qui, moulues, s’échinent à concilier vie professionnelle et familiale. Pas «Elle». Malgré les bonnes résolutions, son agenda restera trop épais: une liste de courses urgentes, une séance de gymnastique, une solde intéressante, un dîner, un déjeuner, un thé... Aucune de ces activités n’est importante mais toutes sont nécessaires. Comme un pantin, pusillanime, «Elle» tient à un fil. «Elle» est réduite à un rôle en tranches: mère biologique, femme à métier, épouse, dame de société. «Elle» râle comme un putois. On dirait qu’elle a envie de tout envoyer promener. Bien lovée dans son fauteuil, «Elle» se décide de se rattraper: «Pour Pâques, j’emmène les enfants à Eurodisney». Mais l’été «Elle» ira seule aux Maldives. «Maman sera heureuse de les garder». On se remet toujours à Maman. La vraie, la première, la sienne propre. Bonne fête à toutes.
Il est scannerisé, radiographié, échographié, endoscopié. Déjà avant sa naissance, l’enfant est star. Plus tard, on verra maman se pencher sur sa progéniture avec fierté. Elle est attendrissante: tout à la fois virtuose de la poussée, champion de la couche-culotte, as de la tétine à trois vitesses... On lui demande de servir de coussin, de chaufferette, de...