Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Au surlendemain de l'adoption en conseil des ministres du projet de loi sur le mariage civil facultatif Prêches incendiaires dans les mosquées Manifestations d'appui à Hariri dans plusieurs quartiers de Beyrouth-ouest (photo)

Des prêches incendiaires ont été prononcés, hier, dans plusieurs grandes mosquées de Beyrouth et Tripoli, pour dénoncer le projet de loi sur le mariage civil facultatif présenté par le président de la République, et adopté mercredi dernier en Conseil des ministres. Massés dans les cours des mosquées, après les prêches, pour manifester publiquement leur mécontentement, les opposants au projet de loi ont été harangués et ont brandi des calicots, mais cette opposition est restée verbale, et aucun débordement populaire n’a été enregistré. Certains, pourtant, se sont promis d’y recourir, si le président de la République persistait dans son projet et des menaces ont même été proférées, çà et là. Mais les opposants au projet de mariage civil ne sont pas pour autant d’accord entre eux. Ainsi, à Tripoli, cheikh Chaabane, chef du mouvement islamiste de l’Unification islamique, a réclamé la destitution du président de la République, tandis qu’à Beyrouth, à la mosquée de Horch, cheikh Bilal Yamout considérait que «les voix prônant la laïcisation ne sont pas moins dangereuses pour le pays que celles des fondamentalistes, car toutes deux cherchent à détruire la patrie». Prononçant son prêche à la mosquée Omar Ben Abi Taleb, en présence du mufti de la République, le président des tribunaux chériés sunnites, Moufid Chalak, a souligné que «l’intégration nationale n’est pas en contradiction avec la multiplicité des croyances religieuses et n’est pas favorisée par le projet de loi sur le mariage civil». Soutenant que «cette expérience a conduit ailleurs à l’éclatement de la famille et à la dissolution des mœurs», cheikh Chalak a annoncé qu’il «ne voit pas d’inconvénient à ce que les personnes sans religion soient rassemblées au sein d’une nouvelle communauté qui aurait ses règlements et ses lois, et même des députés qui la représenteraient». «Ainsi, a-t-il conclu, les communautés seraient débarrassées de ceux qui exploitent leur identité religieuse et parviennent aux plus hauts postes de responsabilité, alors qu’en réalité, ce sont des ennemis de leur propre communauté». Qualifiant d’«apostats» les musulmans qui acceptent le mariage civil, cheikh Chalak a vu dans le projet de loi une tentative de «dissoudre les communautés religieuses et de leur substituer une société laïque». Au passage, il a considéré que le «projet est grave, car il permet à une musulmane d’épouser un non-musulman, qu’il interdit la polygamie et le divorce par consentement mutuel (...)». Dans plusieurs mosquées de Beyrouth, le mouvement d’hostilité au projet de loi sur le mariage civil facultatif s’est transformé en manifestations d’appui au chef du gouvernement. Des portraits de ce dernier ont été distribués à des barrages volants, rue de Verdun, à Raouché, près de l’Université américaine, rue Hamra et dans les quartiers de l’Unesco et d’Abi Taleb. A Tripoli, à la mosquée Mansouri, le prêche du vendredi s’est achevé par un meeting au cours duquel un responsable du bureau politique de la Jamaa islamiya, Abdallah Babti, a affirmé que le projet du président Hraoui «est un complot politique tramé contre le Liban (...) et coïncide avec la réunion entre l’agent Antoine Lahd et Netanyahu, en vue de redessiner la carte du Sud». Et M. Babti de clore sa harangue en se promettant de faire barrage au projet, par «des sit-in, des grèves et la désobéissance civile s’il le faut». Le mufti du Nord, cheikh Taha Sabounji, ne devait pas être moins violemment critique, s’interrogeant sur les «motivations secrètes» qui animent les auteurs du projet. «Ne savent-ils donc pas qu’aujourd’hui nous parlons, mais que demain nous ne nous limiterons pas à une résistance verbale», s’est-il encore écrié, avant de déclarer que sans la foi, le Liban est condamné à se transformer en un «cabaret», puis de clamer que «le Liban sera tel que nous le voulons, ou il ne sera pas !». Cheikh Chaabane ira, pour sa part, jusqu’à demander au Parlement la destitution du président de la République.
Des prêches incendiaires ont été prononcés, hier, dans plusieurs grandes mosquées de Beyrouth et Tripoli, pour dénoncer le projet de loi sur le mariage civil facultatif présenté par le président de la République, et adopté mercredi dernier en Conseil des ministres. Massés dans les cours des mosquées, après les prêches, pour manifester publiquement leur mécontentement,...